DENION DE LYON

Le rayonnement international de Lyon
(cosmique)

C'est un sujet délicat, le fameux R.I.L (rayonnement international de Lyon) existe, promis, juré, craché mais personne ne l'a jamais vu.
Pourquoi ?
Parce que nous n'avons pas regardé sur la bonne langueur (pardon, longueur) d'ondes.
Nous, nous l'avons vu et depuis rien n'est plus pareil.

Source supposée du phénomène, la tour du Débit Lyonnais (ex Crédit Lyonnais) gratte le ciel qui en rigole encore.

 

 

 

 
 

Malgré nos efforts répétés et notre longue patience, nous n'avons jamais pu capter le phénomène luminescent.
Un terrible doute a fini par nous habiter : existe t'il vraiment ?
Ou serions nous les victimes consentantes d'une hallucination collective ?
Le professeur Jean Moule 4 (petit-fils de Jean Mouldeu) a bien voulu mettre sa science (et son laboratoire d'idées) a notre disposition pour enfin percevoir l'intermittent et fugace faisceau.

 

Description du dispositif :

Un seau bien étanche avec un miroir dans le fond, quelques prismes réfléchissants plus une fabuleuse machine, le capteur Atouazar et ses quatre paires de testicules hyper-sensibles aux différents points cardinaux.
L'atmosphère doit être strictement contrôlée par le procédé Marcellin, l'opération consistant a envoyer dans l'air calme une dose de pollution suffisante permettant aux photons de Lyon de s'asseoir dessus pour mieux nous parvenir.
Comme souvent dans ce genre d'expérience, la préparation est longue et les réglages minutieux.

Le rayonnomètre pose problème, on lui tape un bon coup dessus.
Maintenant tout est prêt à notre emploi précaire, le professeur Jean Moule 4 appuie sur le déclencheur (et dans le noir* ce n'est pas facile de trouver le petit bouton).

* noir : Difficulté supplémentaire, le R.I.L ne peut-être perçu que dans l'obscurité.

La nuit est calme à sapu-Sitti, la tour de la Pavart-davieu (ex-Débit Lyonnais) somnole en piquant du nez.
Le temps se passe, nous attendons.
Sentant croître notre perplexité, Jean Moule 4 nous rassure tout en tripotant cette saloperie de rayonnomètre bon marché :
" Tout se passe dans la pyramide au sommet, là est la source ! "
En effet, tout en haut du demi-gratte-ciel, une faible lueur apparaît puis diffuse lentement au milieu des particules lourdes de sommeil.

" C'est lui, c'est le Rayonnement International de Lyon qui se manifeste ! "

Comme à la NAZA l'équipe se contragule longuement et ovationne le professeur.

Le scientifique est surexcité, il a les yeux tout rouges :
" C'est une grande première mondiale, personne ne l'avait jamais vu ; l'intensité est faible, c'est normal et prévisible, le R.I.L ne doit jamais éblouir ... "
" Ca ne risque pas ! " souligne Peldugland que la ténuité du phénomène interroge encore.

On voit apparaître toutes les couleurs de l'arc-en-ciel dans l'ordre ...
Enfin presque.
Malheureusement l'émission est toujours brève (peut-être pour ne pas se faire repérer ?), donc le rayonnement s'amenuise rapidement et la torpeur reprend rapidement ses aises et ses droits ancestraux sur l'antique cité.
Evidemment les questions se bousculent au portillon électronique de notre espace sécurisé, l'envoyé spécial de Ta Mouille (la revue qui n'en loupe pas une) est autorisé à entrer au milieu des cables.

Jean Moule 4 se prête volontiers à l'interview :

  Ta Mouille : C'est un grand succès mondial pour la science, ne craignez vous pas que l'évènement soit utilisé à des fins strictement municipales comme les fameux lasers à Raymond ?
Jean Moule 4 : Vu sa fantaisiste intermittence, aucun souci de ce côté électoral.
Et d'ailleurs pour servie à quoi ?
T M : Peut-être à faire avancer le schmilblic ?
J M 4 : Il y contribuera certainement, mais je vous le rappelle, l'énergie est quasi-nulle et le rayonnement ne dépasse pas quelques hectomètres.
T M : Nous sommes aussi rassuré que déçu, merci professeur.
En tout cas voilà un document qui fera taire les sceptiques.
Et les moqueurs.
 

 

- Dernière nouvelle lyonnaise : le R.I.L vient d'être inscrit au patrimoine mondial virtuel de l'humanité.
C'est donc du sérieux.

- Dernière précision artistique : Le documentaire fût entièrement filmé par Bernard Pelligand ce qui explique la curieuse qualité des images.
Il a sans doute de l'avenir, reste à savoir dans quoi.

 

 
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