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          |  | PELEGANT 
              DE KAOUTCHOU Pélégant de Kaoutchou 
              navigue à vue, d'accord, mais à longue-vue.Est-il à voile, à vapeur, à propulsion mixte, solaire, atomique 
              ?
 Un peu de tout ça, l'important c'est qu'il avance, fendant les amas 
              d'algues copinières gluantes pour atteindre la libre mer des sarcasmes 
              où il vogue à son aise, évitant les récifs conceptuels par d'habiles 
              bordées contre les vents dominants de la pensée consensuelle.
 Il y laisse beaucoup d'énergie à ne pas vouloir s'échouer, tout 
              seul.
 Celtiquement correct, il a cependant troqué le sempiternel chapeau 
              rond pour une espèce de toque truquée où il entasse ses idées folles 
              et salées.
 Chez lui ça sent le varech, 
              l'iode et le far aux pruneaux, parfois le grand large ou les embruns 
              à 7,5 % ; et toujours la mouille* de crabes, bien chaude.  * mouille de crabes 
              : Soupe à base de sous-marins brachyoures ; en y émiettant un quatre-quart 
              vous obtiendrez un brouet fatal à tous vos ennemis qui étoufferont 
              lentement sur les tomettes vernies.  |  |   Les jours sans vent (et sans 
        pluie), il fait des marines avec d'autres gars.  Il 
        leur en faut de l'obstination, accrochés à leurs chevalets lestés entre 
        les chars à voile, les marchands de glace et lés tétons nouvellement découverts 
        par la marée. On pourrait penser que Pélégant est une sorte de rapin maritime (tendance 
        parasol) ; et bien pas du tout, à croire qu'il lui a tourné le dos.
 " Homme libre, toujours tu chériras la mer ! " lui conseille vivement 
        son galeriste.
 Et quand les conseileurs sont aussi les payeurs, l'homme libre s'exécute.
   " La mer, toujours 
        recommencer ..." assène son maître, Octave 
        des Obres.  
 " La mer ... 
        qu'on voit danser, c'est très net ! " s'exclame Charles.  
   
        
          |  | Pélégant cherche la bonne 
              ligne d'horizon avec tant de concentration qu'il en bave, et ça 
              fait de curieux châteaux de sable. Il insiste, persiste et finalement, signe*.
 * signe : Au fond 
              à gauche, avec ses armoiries*, c'est plus prestigieux.  Les Kaoutchou sont une 
              très vielle famille, Tuyau, le grand ancêtre était plutôt souple, 
              Baballe, son fils, savait bien rebondir et Bottine, la fille, était 
              complètement étanche (d'après ses amoureux, toujours transis). Ils tiennent à ne pas être confondus avec les Kaoutchou de Saint-Taise 
              dans le Calvados, c'est leur problème.
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