JOURNAL D'UN PLASTICHIEN

Jeudi 27 novembre
Matin :

Paveintavure avec mavodavèle.

Aujourd'hui est un grand jour, Peldugland a demandé à un modèle (une, en l'occurence) de venir poser dans son petit atelier, il a mis le chauffage à fond, acheté des petits gâteaux, passé un coup de balai, fait la vaisselle et changé de chapeau.
Tout était prêt, mais quand le modèle enleva son peignoir noir, le plastichien tomba raide à la renverse, évanoui ; ils recommencèrent l'opération plusieurs fois, avec le même résultat.


Un nu nouvelle manière,
la méthode peut-être perfectionnée.

 

 

Le plastichien en plein travail.

 

Epuisé par ces syncopes successives et tout bosselé, l'artiste décida de remettre la séance dans un premier temps, puis, réflexion défaite, il conçut un dispositif spécial qui devait lui permettre de peindre la dame.
Utilisant un système de caches opaques, il dissimulait le reste du corps en ne dessinant que la partie visible puis il assemblait les morceaux (il fallait juste ne rien oublier).
"Ainsi soit-elle !" chantonnait le plastichien pendant l'opération.
   

 

Toute cette beauté est difficile à peindre alors peldugland se consacre aux détails.

Une première évidence s'impose à lui, la femme est vraiment différente.
Peldugland n'était pas au bout de ses surprises et de ses découvertes.

Pourquoi pense t'il à Fontainebleau ?
De petites découvertes, finalement bien plus intéressantes que les grandes.

Même quand il a bien assemblé toutes les parties fines, l'ensemble lui échappe.
" Il faudrait y aller voir d'encore plus près ! " s'encourage le plastichien.
Et s'il commandait de nouvelles peldunettes ?
Parce que de sa mémoire d'homme, il ne reste rien.
Il devra peut-être aussi démonter un spécimen, pour la science ; et pour l"art.
On appelle cela faire don de son corps, et c'est drôlement généreux !
Peldugland décida de passer de suite une petite annonce dans le journal.

   

Peldugland
" Mes modèles réduits (à leur plus simple expression) "

Jeudi 27 novembre
Soir :

Une performance musicale.

La page blanche, l'angoisse et le travail...

Cette remarquable performance nous a permis de beaucoup rire (ce qui n'est pas rien) et aussi d'analyser les supposées correspondances de la peinture avec la musique.
En cette douce soirée caladoise, la fine fleur pas encore fanée des improvisateurs du Grand Lyon s'était réunie au sein tiède du collectif " Cerci la Mourly ".

En parallèle à leurs créations musicales instantanées (selon le programme), un plastichien errant devait faire une peinture.

C'était la rêgle du jeu, elle fût respectée avec candeur ; quand aux éventuels rapports entre les deux activités, il seront laissés à l'appréciation du public qui remarqua que tout le monde finissait en même temps, signe d'une évidente complicité.

Après sa performance, le plastichien nous confia ses impressions toutes chaudes comme ses voisines de table :
" Improviser est un mot très dangereux pour moi, cet impératif me conduit immédiatement au blanc le plus total ; quand à savoir si j'ai communiqué avec les musiciens, regardez la peinture et essayez d'imaginer les sons qui vont avec. "

... L'interrogation, l'arrêt et le résultat

 


 
  De toute façon, j'étais bien trop occupé pour écouter quoi que ce soit ! "

Le plastichien errant est content.

A défaut d'une bonne soirée free-jazz, ce fût assurément une vraie soirée free-naze  

 

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Le jour d'après