JOURNAL D'UN PLASTICHIEN

Dimanche 23 novembre

Restauration d'une presque romane.

 

Un peu d'italien sera nécessaire pour la bonne compréhension de cet épisode peu connu de l'histoire de l'art.
Dans la langue transalpine (de cheval mais c'est aussi valable pour les humains), on appelle une fresque une fresque parce qu'elle est peinte sur un enduit frais donc fresco donc fresque (capito !) ; c'est bien mais c'est lent.
Le plastichien qui restaure les peintures de la petite chapelle du Gland (Isère) a révolutionné la techniqie, en plus du " fa fresco " à l'ancienne, il a inventé le " fa presto " contemporain.
L'oeuvre ainsi obtenue devenant logiquement une presque, compromis heureux entre le savoir-faire italien et la vitesse post-moderne hexagonale.
Fra Fresco, un dominicain amateur d'art fût très impressionné du résultat :
" Fa presco molto bene, signor Pélicano ! "
" Si, ma fa fresco !" répondit joyeusement le plastichien tout emmitouflé du haut de son échafaudage.

 


Le presquiste en visite avec deux historiens de la chose, à droite le britannique, à gauche le grec


Divers points de vue sur le chantier, avec des presques partout

 

 

 

 

Dernières découvertes, deux grandes figures rouges du cycle de "Peldu le tomaturge*"

Peldu le tomaturge : Ermite devenu involontairement célèbre suite à une confusion (comme souvent), son surnom de "tomaturge" indiquant sa couleur et non le fait qu'il puisse faire des miracles.

Le presquiste haut-perché.

 
 

 

Deux instants tannés du chantier :
l'effort en hauteur,
il faut tout bien nettoyer et que ça brille !

Un vitrail renaît à la vie encore tout vitreux.

 

 

Dans le petit monde de la restauration et celui, encore plus limité, de la restauration rapide, tout le monde n'est pas également doué.
A certains il vaut mieux laisser les petits coins, ou les dessous de portes.

Qui c'est qui va encore se faire engueuler, maudire (peut-être même sans mots dire) voire excommunier ?
Il faut sans cesse veiller à ce que personne ne se laisse emporter par le tourbillon de son imagination :
" Oh vous délirez les mecs, c'est quoi ça ? "

Les visiteurs commencent à affluer.

 

 

 
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