Ex-votos et piété populaire
Prudence,
car nous abordons sur les rivages vaseux et encombrés du merveilleux,
du miracle et du prodige.
Afin de rendre grâce et de remercier le bon dieu de son intervention
supposée, les hommes fabriquent ce qu'ils appelent des ex-votos,
petites peintures qui relatent les évènements souvent dramatiques
(accidents, maladies, naufrages) et leurs conclusions heureuses
(sauvetages, guérisons, etc...).
Peldugland
aime ces images, suffisamment pour les collectionner car " si elles
ont tous les défauts, un sentiment vrai leur permer d'exister. "
Ex-votos
nippon pour avoir survécu au tsunami, ex-voto lapon pour avoir retrouvé
son renne favori,
ex-votos pour avoir enfin trouvé un appartement ou une femme travailleuse
et économe.
Candide : Naiveté et maladresse, c'est donc ce que vous aimez
monsieur Peldugland ?
Peldugland
: Je n'ai pas le choix, encore que le ver soit déjà dans le
fruit depuis longtemps car quoi de plus vilain (et de moins naif)
que la peinture dite justement "naive" avec ses arbres aérographiques
si peu naturels et cette nostalgie vulgaire d'un monde qui n'a jamais
existé.
Ex-voto
(moto ?) adolescent :
pour ne pas s'être fait voler son scooter
ou pour ne pas avoir mangé les croutons dans les épinards.
Peldugland
: Pour la maladresse, c'est plus simple, nous y avons naturellement
accès mais nous en avons honte et voulons surtout nous dépêcher
d'acquérir un savoir-faire particulier qui ne nous sert pas à grand
chose sinon à refaire ce que nous avons déjà fait.
Le plastichien apprend des techniques, des manières, des trucs comme
tout le monde mais il a la chance de pouvoir les oublier rapidement.
Ex-voto anti-chute du sixième ou contre les équestres gamelles
Peldugland
: Sans facilités particulières, Peldugland doit toujours tirer la
langue pour faire quelque chose ; c'est une chance dont il profite
au maximum car n'est pas maladroit qui veut !
Candide
: Alors selon vous Peldugland, une certaine forme de handicap, d'inadaptation
voire de bêtise serait un cadeau, une grâce ?
Peldugland
: Oui, et je fus comblé de ce côté là ! C'est un gros problème car
vous aurez du mal à vivre comme tout le monde et il vous faudra
inventer la vie qui va avec.
Candide : comme dans la publicité ?
Ici on rend grâce pour cette rencontre amicale avec quatre "
Black Zombies " ;
au dessous, on remercie pour ne pas avoir passé son permis de
conduire. |
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Ne pas avoir été étouffé dans une cabine téléphonique par des
obèses en cure.
Compter ses moutons et pouvoir dire :
" Le compte est bon ! ", les occasions de manifester sa reconnaissance
ne manquent pas. |
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