Pour couper
le ruban, le premier sinistre en personne s'est déplacé, Peldugland
est dans ses grands souliers neufs.
La Haute Autorité se fendant même d'un discours après l'habituel
vin d'honneur : |
Ce n'est pas sans
une certaine inquiétude ...
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" Nous nous
imaginions avoir touché le fion (pardon, le fond) du ridicule, position
finalement reposante d'où l'on ne peut que remonter. "
Un long silence ... l'officiel a mélangé ses papiers, après un hoquet
discret il reprend.
" Nous voilà républicainement réunis autour de ce symbole des temps
post-modernes, l'incubateur dont Lapalisse peut être fier et dont
La Palisse n'aurait pas dit mieux. |
Car ici on
ne dit que des vérités (clap, clap, clap) et gageons qu'avec ce rutilant
édifice, à la fonction encore mal définie certes, nous vivrons tous
en harmonie, en toute sécurité et en toute indépendance ... "
Clap, clap, clap
Une bonne
parole fait toujours image.
Voilà pour la
version officielle, celle faite pour les images d'épinards (?).
La vérité seul le plastichien la connaît, et elle était moins rose,
surtout au début du chantier.
Quand il se retrouva au milieu de cet énorme et hétéroclite accumulation
d'objets épars jonchant le sol, le plastichien eut un grand moment de
découragement :
" Mon dieu, mon dieu*, pourquoi m'as tu abandonné ? "
* dieu :
Il devait vraiment être accablé !
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Ramener
encore de nouvelles choses ne servirait à rien, un certain nombre
de molles et inutiles tentatives achevèrent de le convaincre.
Le problème numéro un c'était l'énergie sans laquelle rien n'est
possible et qui seule pourrait le transformer en apprenti apprenti-sorcier.
Il lui fallait soit fare un pacte avec le diable*, soit transmettre
sa propre ènergie à ces objets inanimés pour qu'enfin ils aient
une âme qui s'accroche à notre âme et la force d'aimer.
Peldugland choisit la deuxième solution et se fit enfermer une
semaine (celle du 15 août) entre les quatre murs de son projet.
* diable
: Il ne le connaît pas assez sinon pourquoi pas ?
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Durant cette
claustration volontaire le plastichien travaillait ... comme un chien.
Il ne ressortait que toutes les deux heures pour fumer une grosse cigarette
tout en clignant de ses yeux rouges que la forte lumière estivale irritait.
Dormant peu et buvant beaucoup de whisky, il frôlait l'hallucination
et crût même un moment avoir basculer du côté obscur quand levant les
yeux au ciel il vit descendre vers lui une myriade de parachutes multicolores
en une sorte de Pentecôte silencieuse et gonflée.
Signal* divin ?
Il se remit à l'ouvrage avec fureur et le soir même, l'incubateur était
terminé, et le plastichien aussi.
Ensuite il resta trois jours sans bouger ni parler.
* signal
: En fait les chapionnats de france de parachutisme, il fallait juste
le savoir.
Quel coco frais, direction
l'incubation de (Lyon ?)
Une expérimentatrice du G.I.L
:
" C'est bien mais il ne faut pas y rester trop longtemps, je crains
un peu pour les cocos ..."
Le premier oeuf arrive dans
l'incubateur, c'est émouvant comme une omelette.
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Actions
fragmentées dans l'incubateur neuf, tout le mystère et le charme
du fonctionnement symbolique. |
Ce type
d'autofécondation est réservé aux poussins.
Prudence cependant car l'utilisation abusive du caisson peut-être
comme nous pouvons difficilement le voir sur cette coupure de presse
du 10 décembre 1955 du Dodauphiné, quotidien local.
" Problème à l'incubateur municipal ! |
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Un grave incident a
été évité de justesse grâce au sang-froid de deux employés municipaux
qui sauvérent d'une surcuisson fatale un oeuf en phase terminale
d'incubation ce qui n'est pas sans danger.
Les deux
héros sont fatigués, les sourcils brûlés mais contents.
Seuls les parents éloignés un instant protestent :
" Il est trop Q.I* maintenant ... "
* Q.I
: Quasi.Inconscient ; tout naît (pardon), n'est donc pas de sa
faute.
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Maquette d'un
incubateur précédent de Lyon, celui de monsieur Pèligian.
Une commande
vaste et peldûment honorée avec buvoir, fumoir, tiroir et mangeoire,
salle de mumusculation, caisson privé avec mosaïques jusque sur les
murs et même un bien inutile garage.
" But, we are many Grégoire ! " nous dit l'heureux propiétaire à la
déception (pardon, réception) du chantier.
Nous n'avons pas osé le contredire.
Images extraits
Vidéo Greg déménagement.
On branche l'appareil pour un petit test ; toutes les fonctions semblent
fonctionner mais inégalement, ainsi le Peldugland miniature boit beaucoup,
fume énormément mais tire très peu.
Et mange quand il y pense, une vraie simili-vie d'artiste !