La cerise sur ce gâteux (pardon, gâteau) archéologique du type mille-feuilles sera la découverte d'une peinture fromage en assez bon état de conversation.

La peinture fromage et quelques détails, on dirait une cérémonie d'initiation. On pouvait encore lire à son revers une curieuse inscription : " Comme les fromages en Galilée, suivait des yeux les toiles du berger* Je te suivrais, où tu iras j'irais, fidèle comme une ombre jusqu'à -------(ici, il manque quelques mots) --- de Lyon. Comme les froimages* ..." et là c'est effacé, quel dommage ! * berger : il semblerait que dans cette arcadienne campagne, les pâtres peignaient aussi. * froimages : compromis entre le roi mage et le fromage de base, les froimages étaient des sortes de druides qui refusaient de monter aux arbres et préféraient la faucille à la serpe. On a même retrouvé une faucille fromage dont le manche portait cette étrange invocation : " Si j'avais un marteau " avec un petit coeur gravé.

Cependant il pleut toujours et les trous se remplissent de gadoue, c'est un vrai chantier nocturne de désolation.
Il fait froid et tout le monde est parti ; à la lueur vacillante d'une lampe-tempête l'archéologue d'intérieur tamise un dernier tas de boue debout en marmonnant :
" La pluie fait des flaquettes sur le chantier endormi ..."

Trier, enregistrer, classer, ranger, c'est la fastidieuse routine ; la connaissance est à ce prix.
Quelques lointains descendants des fromages passent pour voir attirés par la lumière.
Ils sont couverts de croûtes bleutées et le contact est difficile car ils ne parlent pas.

Cette population a beaucoup souffert depuis toujours
mais on retrouve parfois, sur les visages et dans les attitudes, des restes de fromage. .