Le jardin secret...

Car la nature est envahissante (la pauvre a complètement horreur du vide) et pour repousser ses assauts végétaux il faut toute une cohorte d'agents fluorescents des espaces verts contrôlé chimiquement, comme les fourmis vertes, par Géant Vert, un ardéchois de pure couche aux énormes mains vertes (c'est normal) et piquantes comme des bogues.

Le Géant Vert, chef de la nature.

Très content de lui et du travail des autres, Géant Vert nous fait visiter les différentes serres :
" Ici, c'est la serre à Mick*, plus loin la serre Pillière*, toujours humide ; en face, la serre Vitude* si étouffante car trop picale et fiévreuse, tout au fond à droite, la serre des plantes carnivores dont personne n'est jamais ressortie à ce jour ... "

C'est l'heure du repas des plantes carnivores qui correspond à peu près à l'heure des visites.
" simple coincidence ! " affirme le végétal colosse en nous poussant vers l'entrée.

Pleine de pierres qui roulent (et qui pourtant n'amassent pas mousse), la serre à Mick* est ronde.

* Mick : Jagger sans doute ; ce qui expliquerait l'écriteau à l'entrée " Je ne peux pas connaître satisfaction (de Lyon ?) "

La serre Pillière est un vrai marécage, la " soupe primitive " chère aux bactéries pas difficiles.

* Pillière (1855-1907) : Généreux donateur, il a bien fait sinon on l'aurait complètement oublié.

Les images de l'intérieur de la serre sont habituellement floutées si ce n'est un vague terrain, toujours le même, avec un bâtiment à haute cheminée où l'on peut lire ce mot : VOLONTAIRE.

* Vitude : " Plus vite, encore plus vite ... ", c'est le terrible refrain de la serre vitude. "

Ah, nous voilà face à l'entrée du " Jardin secret " ! "

- Entrez, c'est fermé -

ils se foutent de nous, je cours chez moi chercher une cisaille pour faire pêter ces cadenas ; attendez-moi ici et si on vous demande ce que vous y faîtes, dîtes que vous avez l'autorisation du grand pélican à pieds jaunes, on le connaît ! "

Et ça le connaît car entre nous, pas de jardin secret.