LE HEROS

LES NOUVELLES MISSIONS IMAGINAIRES

 
 

 

 

LES CORBEAUX DE L'ISLE D'ABEAU

 

Aller simple, précisons qu'il s'agit d'une mission ultra-secrète dont vous ne saurez rien, S.A.N.D.E.Q.U.E oblige.
Ce qui ne nous empêche pas d'admirer le courage, l'intelligence, le sang-froid (et la modestie) du héros qui, sans jamais rien comprendre à ce qui lui arrive, continue et finalement mène à bien une mission dont il ignore tout.

" En voiture Simone* ! " annonce le héros en faisant claquer sa portière.

* Simone : C'est évidemment un pseudonyme Pelduman évitant de " travailler " avec les femmes qui tombent toujours amoureuses de lui au plus mauvais moment.
Avant les Simone s'ignoraient, c'était le bon temps, Sophie démarrait et pierre freinait ...

Précisons que Pelduman ne conduit jamais.
Ce serait beaucoup trop dangereux pour les autres car il interprête toute signalisation ; et s'il ne sait pas, il invente.
Ici il comprend : Interdiction d'aller nulle part, ils dépassent Outre rapidement.
Son premier adversaire du jour ?
Sa ceinture de sécurité avec laquelle il se débat un long moment avant d'arrêter l'inutile combat, pourquoi gaspiller ses forces ?
Alors il fait semblant de la mettre, une tactique qu'il connaît bien.
feux.
Pelduman n'aime pas l'automobile car il faut (sans arrêt) faire des choix.
Encore compliqués par le fait que le héros refuse obstinément de tourner à droite.
C'est la vraie détresse mais sans les jolis

"Et si on égouttait (pardon, écoutait) de la musique pour ne plus s'entendre penser ? "
propose Pelduman en appuyant sur n'importe quel bouton.
Il fredonne :
" How many roads must a man ...

" Pschitt-pschitt - vrron-vrron - pschitt-pschitt - vrron-vrron "
Tant mieux comme ça on a des vitres bien propres ...
Dommage que je n'ai pas le même dispositif sur mes poussiéreuses peldunettes !
Pas bavard ce Simone et puis il va beaucoup trop vite.
Encore un ignorant que le simple déplacement est une source de joie intense chez ceux qui ne bougent jamais.
Sinon dans leur tête chercheuse.
" Les véhicules lents ça ne devraient pas exister ... " constate objectivement Pelduman.
D'ailleurs, petit ou grand véhicule, l'important c'est de ne pas crever répétait le boudha sur une aire d'autoroute.
" Vous croyez en la réincarnation Simone ? "
Note : Tout le monde cherche quelque chose dans son coffre sauf nous. Pelduman prudemment n'en conclut rien, il fait semblant de comprendre, c'est sa forme de ruse.

Vroum-vroum, ça roule assez fluide.
" Et moi je roule pour vous ! " murmure Pelduman en actionnant les anti-brouillards intétrieurs.
Une bête risque sa vie animale : ouf, ce n'est pas pour cette fois, espèrons qu'elle n'a rien oubliée chez le blaireau son voisin.

Pourquoi (et surtout comment) doubler les autres s'ils sont déjà derrière ?
Et vu que nous allons tous au même endroit.
" Ah, une équipe concurrente, c'est la fameuse B.A.V (Brigade Autoroutière Volante) ; total respect, eux aussi sont en mission."
Mais le héros ferme quand même électriquement la vitre avec un grand sourire.
VOUS AVEZ BIEN RIGOLE, MAINTENANT IL FAUT PAYER nous prévient gentiment le panneau et nous tombons donc dedans.
C'est un moment dtfficile, Pelduman fait semblant de chercher sa carte bleue.
Finalement c'est le S.A.N.D.E.Q.U.E qui a payé, un vrai héros n'ayant jamais d'argent sur lui.
On resent comme une pesanteur dans l'habitacle car Simone fait sa tête de mouton.
Serait-il écossais ?
En tout cas il a pété, Pelduman rouvre sa vitre en catastrophe, salvateur réflexe d'un pro du coup fourré.

Nous quittons le flux et basculons de suite dans l'étrange.
Ce sont les fameuses " terres froides " si favorables aux rhumatismes.
Sans bonnet à poils laineux c'est la mort assurée sous ce microclimat glaciaire.

Le pays est complètement désertifié, l'exode est pourtant fini depuis longtemps.
Les habitants pourraient revenir déterrer leurs racines ou récupérer quelques affaires.
Passé La Serpillaire, plus aucun signe de vie.
Pas un chat, pas une chatte non plus ; nous passons trop tard, c'est fermé.

Les ronds-points se succédent en courbes douceâtres.
Pelduman commence à avoir mal à son coeur déjà meurtri, il cherche un sac plastique.
Au cas où.
Quand on est arrivé quelque part le problème esr souvent de savoir où.
Demandons à cet indigène en costume folklorique :
" Holà mon brave, quel est donc le nom de cette riante bourgade ? "
Pas de réponse, il ne parle peut-être pas le français de souche ?

Carte postale :
Dans cette bourgade mortifère nous n'avons vu que des dos d''ânes qui disparaissaient en claquant les portes.
Le long de la route on trouve encore quelques platanes, la mission continue. Bises.
Pelduman.

Ici on ne doit pas rigoler tous les jours fériés.
A moins d'être beaucoup chatouillé sous les pieds.
" Cet endroit était-il indispensable ? " se questionne Pelduman à brûle pourpoint.
Résultat : un joli petit trou.
Alors on s'amuse comme un pneu (pardon, comme on peut).
" Il faut bien que jeunesse se casse ... " commentent philosophiquement d'ex-jeunes survivants du carrefour.
Ces intersections sont un vrai problème, il faudra bien un jour penser à les supprimer.
" Ce qui manque c'est le courage politique ! " remarque entre deux baillements Pelduman qui a un coup de fatigue.

L'automobile est une sorte d'hypnose mouvante ...
Pelduman en appelle (de phares) aux anges de la route.
Aucun signe céleste, ils doivent être en veilleuse.

Un dernier virage et nous voilà au milieu des champs en pleine botanique.
" C'est sûrement plus joli la nuit ... " ajoute le transporté pour consoler un peu Simone qui sanglote écroulé sur le volant dans la lueur des warning..

 

Le héros est aussi très déçu, il pensait prendre le bateau afin d'aller sur l'eau vu que c'est une île, d'Abeau.
Mais ici il n'y a que des corbeaux criards et aucune nouvelle de la ville pourtant toute neuve.
Pour revenir plus rapidement (pourquoi ?) Simone emprunte le tunnel du " Trou noir ", une voie ultra-rapide qui vous permet d'arriver à la maison avant même d'en être parti tout en clignotant.
C'est la relativité bis, celle qui se moque des radars et de la limitation (de Lyon).
Notre héros connaît bien le radar mais ignore les limitations.
Par contre il ne se moque pas de la sécurité roulière.
" He smokes only ! " râle son conducteur en vidant le cendrier avant, Simone était donc anglais.
C'est bon à savoir ; pour la prochaine mission dans les territoires extérieurs Pelduman travaillera son accent ainsi que les verbes irréguliers si imprévisibles.
Pour toujours plus de perfection de Lyon.

 
Pour revenir à la page d'accueil