LE HEROS

LES NOUVELLES MISSIONS IMAGINAIRES

 
 

 

PELDUMAN CONTRE VIL DE LYON

Quel est le mal dominant ?

Durant cette mondaine aventure le combat sera inexpiable et parfois difficile à comprendre par des gens réputés normaux..
Pour vous en sortir suivez obstinément la flêche rose, ou consultez votre guide spirituel.

Pelduman vient de sortir pour ses petites commissions, la grosse étant faite depuis tôt ce matin.
Les héros mangent donc, et le reste aussi. Pelduman se sent léger, léger, ignorant qu'il est déjà en mission.
En fait il feint de l'ignorer pour garder l'air dégagé qui lui sied vu du sol enfumé.
Le spectacle des panneaux publicitaires rotatifs le fascinera toujours.
C'est son moment de consommation (de Lyon).
Qu'est-ce qu'il pourrait bien acheter ?
Peut-être de belles peldunettes ou quelque nouveauté parisienne ?
Il se tâte comme à son habitude enfantine.
Le sang déjà bien froid de Pelduman se glace carrément quand apparaît l'image suivante.
 

 

" Vil de Lyon*, encore lui, ce sale type loue des espaces publicitaires qu'il farçit comme une dinde bien connue de sa vilaine propagande anti-lyonnaise qui ne vole pas très haut !
Peut-on rester sans réagir ?
"
Bien sûr, si l'on n'a pas la fibre héroïque.
Pelduman lui se révolte naturellement :
" Voilà maintenant qu'il fait des conférences sur son thème favori
- LYON CACA -
Ce traître municipal passe même en boucle à la félévision entre les matchs de foot, sans mon opposition destructrive il se présentera bientôt aux élections de Lyon pour devenir un de nos représentants.
C'est complètement impossible et peu recommandable.
"

* Vil de Lyon : Cet individu n'est pas le frère de Denyon Delion sinon ça s'écrirait pareil.

Pelduman a une idée :
effrayer Vil de Lyon pour lui faire abandonner l'espace médiatique et l'odieux-visuel public.
Comment faire car le gars est bien gonflé depuis qu'il a le soutien du P.A.F, et bientôt celui du pif après sa chirurgie esthétique.
Avant d'agir il faut réfléchir au calme :
" C'est curieux comme tout me fait chier ce matin ... "
Notre héros à un petit moment de flottement puis il s'essuie et se reprend en main :
" Je me ferais passer pour un agent d'une puissance étrange (parce qu'étrangère) : Hubert Bonisseur de Lachatte du S.A.N.D.E.Q.U.E*, espion au service de sa propre majesté ! "
Devant le miroir il resserre bien son noeud, il en profite pour le remettre à sa place, bien au milieu.

* S.A.N.D.E.Q.U.E : Nids d'espions compliqués.

 

 

 

Le soir du cocktail en l'honneur (?) de la revue Lyon Ta Mouille* Vil de Lyon était évidemment là, bronzé en plus.
Hubert Bonisseur de Lachatte aussi, juste derrière lui, en embuscade pourrait-on dire.
Le beau parleur est très entouré par les femmes qui ont toujours un grand besoin de distraction, il baratine habilement (normal il est si vil de Lyon) :
" Vous êtes de la revue ?
Non, alors laquelle ?
Les folies bergères, tout un programme.
"
Vil de Lyon devient comme un cheval fou.
" Elle va bientôt lui faire voir son truc en plumes ... Raison de plus pour le détruire ! " marmonne Hubert esseulé qui ne supporte pas la concurrence.

* Lyon Ta Mouille : Edition régionale de la célèbre revue qui colle instantanément à l'évènement.

 

H.B.L (pour les intimes) est aussi à l'aise qu'un poisson hors de l'eau, il caresse nerveusement son pistolet extra-plat, si plat qu'il ne cesse de le perdre.
Il doit mieux se contrôler car ce n'est plus son pistolet.
Surtout ne pas s'inquièter, après tout son plan est simple, c'est la situation qui est compliquée.
" Tiens Miss Clitorini en grande tenus séductrice, cachons-nous vite derrière ce caoutchouc de location.
Devenons chlorophylle pour observer un tel chewing-gum relationnel !
"
Fainéant (pardon, feignant) de s'intéresser à la conversation Pelduman glisse furtivement dans la poche de Vil de Lyon une petite enveloppe.
Avant de retourner derrière sa plante verte favorite pour guetter le suite des évènements.

 

 

 

Le néo-espion a beaucoup réfléchi avant de rédiger sa menace, il l'a écrite à l'encre rouge pour faire croire à du sang, avec un effet psychologique dévastateur à retardement attendu.
Finalement il choisit de faire court. H.B.L cynique jusqu'au bout joint à son imprécation de Lyon un billet de train (un aller simple en seconde bien sûr) pour Bourgoin-Jallieu.
C'est trop cruel mais dans ce monde impitoyable du renseignement général où tous les sales coups sont permis et toutes les manipulations probables Pelduman est terriblement normal.
Pire encore, il chantonne " Exil dans la rue piétonne ... " en cachetant la lettre.
Le problème est maintenant que sa future victime veuille bien lire le menaçant message.
Sinon tout son plan tombera à l'eau et y sombrera sans faire une bulle, nous le savons de source pure.

 

Comme d'habitude ce qui aurait du être le plus aisé fût le plus difficile car Vil de lyon, trop mondainement occupé, ne s'était rendu compte de rien et se préoccupait peu de lire son courrier en pleine représentation de Lyon.
Il fallut insister, parfois lourdement : " Tiens c'est quoi cette enveloppe bizarre dans votre poche cher ami ? " ou " Moi si j'avais une enveloppe pareille, je l'ouvrirais de suite ... "
A la fin Hubert en eut assez, il récupère sa maudite missive qu'il plie en forme de petit avion de papier comme il avait appris à l'école.
Avant d'envoyer d'une main leste et habile l'aéroplane improvisé en vol plané dans le décolleté profond d'une communicante subjuguée.
" D'ailleurs sont-elles vraiment subjuguées ? " s'interroge Pelduman qui a parfois des éclairs de lucidité.

 

 

 

Cette fois le résultat ne se fait pas attendre, Vil de lyon tend instinctivement la main et s'empare du courrier qui lui est si singulièrement (et gracieusement) adressé.
Il ouvre vite l'enveloppe toute parfumée croyant à un mot d'amour ou à quelque discrète proposition tardive et déshonnète.
Il n'en a pas achevè la lecture que son sourire artificiel disparaît enfin, ouf !
En vrai professionnel il continue un temps de donner le change mais son coeur, percé comme un panier, n'y est plus.
Vil demande en grimaçant où sont les toilettes d'où il téléphone vite pour connaître l'heure du prochain train pour Bourgoin-Jallieu avant de définitivement disparaître du paysage de la presqu'île et de la circulation de Lyon.
Pelduman (enfin Hubert) est content de lui (de qui ?).

 

Bonisseur de Lachatte a cependant le triomphe modeste, enfin presque :
" Vous voulez voir mon pistolet extra-plat ?
Si je le retrouve ...
"
" Lyon était beaucoup trop petit pour nous deux ... " explique t'il encore.
" Même le Grand Lyon ? " s'étonne quelqu'une qui y croit aussi dur qu'un bouchon.
Hubert distribue alors largement ses cartes dont il a tout un stock :
" Delachatte en un seul mot. " aime t'il à préciser, car il aime la précision.
Pelduman est de nouveau le centre du monde culturel lyonnais, de plus maintenant il est dangereux ; et pas seulement pour lui-même.
C'est si bon d'être un espion (de Lyon)

 

 

 
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