TA MOUILLE
numéro 3

L'ANALYSE
D'HURINE

L'APOCALYPSE TRANSGENIQUE

   
 

 

Toute l'affaire commence par un article étrange paru dans " La feuille de Chou ", quotidien ultra-local.
" Monsieur Démiurge, éleveur d'animaux transgéniques à Plosse (reptiles, rapaces diurnes plus quelques lions miniatures d'appartement) a signalé à la gendarmerie choutoise la disparition de la plupart de ses spécimens suite à un acte de malveillance, une enquète est en cours. "

Puis le silence et l'habituel torpeur retombérent sur Plosse, dans un premier temps les habitants des villages voisins ne s'inquiétèrent pas.
Cependant l'absence de réponse aux appels téléphoniques, e-mails ou signaux de fumée décidérent quelques courageux d'aller voir sur place.
Arrivé à Plosse, stupeur, le village est désepérément vide, les habitants semblaient s'être volatilisés, partis sans laisser d'adresse, même électronique.
Les autorités essayèrent, pour éviter toute panique, de garder l'affaire secrète mais nous avons de grandes oreilles, orientables comme des antennes.
La rédaction de Ta mouille décida d'envoyer sur place son plus fin limier, Hurine, on comptait sur lui pour lever un coin du voile de cet étonnant mystère, si ce n'est le voile tout entier.

Le voyage fut long, compliqué et livré aux hasards des correspondances, quand il demanda un ticket pour Plosse, le chauffeur du car blémit et il prévint notre vaillant Rouletabille post-moderne qu'il ne s'arrêterait que quelques secondes dans cette cité maudite.

Durant le sinueux trajet, Hurine s'assit à l'avant car il avait mal au coeur, il en profita pour peaufiner ses analyses jusqu'au moment où, au détour d'un énième virage, apparurent les premières maisons de la bourgade-fantôme.
Notre voyageur sans bagages descendit prestement sous les regards terrifiés des autres occupants qui lui faisaient derrière les vitres l'universel signe* indicateur du dérangement mental.

* signe : Geste simple consistant à se taper la tempe avec le majeur.

Hurine erra longtemps dans les ruelles désertes sans y croiser âme qui vive encore, certaines portes étaient restées ouvertes, la table était mise, la nourriture dans les assiettes, les lits défaits, la télévision toujours allumée, en vain.

A Plosse, il ne fait pas bon circuler ...

 

ou seulement
prendre le frais.

 

S'étant assis à l'ombre du monument aux morts, Hurine dégustait un petit casse-croûte quand un pin-pou caractéristique vint troubler l'affreuse tranquillité.
C'était les gendarmes qui patrouillaient afin d'éviter le pillage, Hurine planqua rapidement le fruit de ses menus larcins et s'approcha de la fourgonnette bleue.
" Vous y comprenez quelque chose ? " demanda notre enquéteur aux pandores peu rassurés car ils venaient d'écraser un python de six bons mètres sur la départementale, juste devant le cimetierre.
Hurine se précipita sur les lieux, l'énorme reptile était bien là, magnifique bien qu'un peu aplati.
En lui passant dessus, les roues avaient fait éclater ses entrailles, Hurine remarqua de suite que cet intestin contenait un tas de choses très inhabituelles chez un reptile : une montre, une carte bleue, un caleçon, une paire de tongues vertes et même un petit appareil-photo.
Ce dernier objet attira immédiatement l'attention du curieux, il s'en empara afin de visionner les images* enregistrées ; en les faisant défiler Hurine comprit quel avait été le triste sort des habitants de Plosse.

Les animaux transgéniques échappés les avait simplement boullotés jusqu'au dernier, ensuite ils digérèrent tout l'été avant de s'entredévorer quand la bise fut revenue, et l'appétit avec.
" Sale histoire ! " conclut Hurine en guise d'analyse avant de traverser la route pour consulter les horaires du car.

* images : Ce sont ces clichés (enfin les moins terrifiants) qui illustrent cette pénible histoire d'apocalypse animale.
Qui pourra encore dire, après avoir vu (et lu) ça, que les bêtes ne nous aiment pas ?

 

 

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