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            |  | Parulie se glisse dans 
                le cimetierre du village chargée d'un paquet encombrant et manifestement 
                lourd.  C'est la fameuse toile 
                de Jute qui justifie ainsi sa réputation. La jeune fille pousse la petite porte grinçante d'un caveau rococo 
                et s'assoit en bas des marches.
 La nuit commence 
                à tomber, Parulie attend toujours et commence à s'inquiéter ; 
                autour d'elles les fantômes, les feux-follets, les chauves-souris 
                et les white zombies volent en tout sens.
 Enfin, de derrière les noirs lointains cyprès, des échos de voix 
                étouffées lui parviennent, " ils " arrivent.
 Deux marchands d'art indélicats (attention au pléonasme ! Note 
                Amidutaba) auxquels Fernand avait donné rendez-vous afin de leur 
                vendre la peinture volée ; Bonnet Blanc et Blanc Bonnet étaient 
                bien là, mais pas l'ex-valet de chambre.
 Que s'était-il passé ?
 Et où ?
 |   L'enfoirosaurus était dans 
          de grandes difficultés, malgré ses dénonciations contre le reste du 
          personnel, c'est lui qu'on avait arrêté à cause de ses empreintes si 
          caractéristiques. Fou de rage de se voir aussi bêtement démasqué, il se mit à mordre tout 
          le monde avant d'être roulé dans une bache, mis en cage et chargé dans 
          le fourgon de la gendarmerie.
 Ses rugissements de colère résonnèrent longtemps sur les champs de betteraves 
          sucrières.
 " Il n'était pas de notre monde ... " conclut la Comtesse.
 " Chassez le naturel ... " soupira la veuve musicale en lui caressant 
          les cheveux.
 
   
          
            |  | Pendant ce temps Parulie 
                se débattait (c'est le cas de le dire et sans doute le moment 
                ou jamais) avec les deux marchands qui aimaient le beurre mais 
                aussi l'argent du beurre. Aussi, après avoir fait main basse sur la peinture emballée, ils 
                voulurent faire de même avec la demoiselle qui, une fois de plus, 
                ne trouva son salut que dans l'agilité de ses jambes de gazelle 
                ; en quelques bonds légers elle atteignit la porte du caveau et 
                enferma les bandits avec les morts et le tableau douteux.
 Après sa sortie 
                précipitée du cimetierre Parulie se retrouva de nouveau sur la 
                route.  " C'est mieux que 
                d'être sur le trottoir ! " se dit-elle. Mieux sans doute, mais à peine car elle ne savait plus que faire 
                ni où aller.
 Dans l'immédiat, elle devait juste trouver rapidement un endroit 
                discret afin de pouvoir soulager son ventre tout arrondi qu'une 
                tempête abdominale de force 7 agitait.
 Lors de sa fuite à travers les vergers Parulie avait mangé beaucoup 
                d'abricots encore verts et depuis une épouvantable diahrée la 
                tenaillait, il lui fallait évacuer de suite le contenu de ses 
                intestins surchauffés.
 
 |    Un petit muret de pierres 
          lui permit de s'accroupir enfin à l'abri des regards ; c'est ce moment 
          là que choisit sa conscience pour se manifester.Elle avait pris la forme d'une grosse libellule aux ailes violettes, 
          la tête couverte de paille sêche avec deux yeux de merlans frits.
 La conscience était posée sur le muret, elle n'allait pas tarder à s'éloigner 
          pour préserver l'intimité de la jeune fille, mais surtout à cause de 
          l'odeur.
 Après les flatulences et gargouillis divers couvrirent un temps les 
          bruits de la nature au réveil.
 Quand tout fût fini, Parulie partit plus loin se reposer face au soleil 
          levant ; sa conscience vint se poser sur son épaule et lui demanda tout 
          de go :
 " Parulie, tu n'as pas honte ? "
 " Non, pourquoi ? " interrogea la jeune fille.
 C'était la bonne réponse mais sa conscience lui donna quand même, pour 
          le principe, une légère pénitence :
 " Tu devras attraper 44 mouches bleues pour mon diner ! "
  L'air de rien, elle exigeait 
          beaucoup mais Parulie, obéissante, se mit de suite au travail pendant 
          que la fausse demoiselle, allégée elle aussi, volait alentour en croquant 
          des moustiques.  
          
            |  | Sa pénitence achevée, 
                Parulie n'était pas plus avancée ; elle décida donc de chercher 
                du travail car elle n'avait aucun avenir dans la délinquance. 
                  Sur la place du marché, 
                un monsieur à fortes moustaches distribuait discrètement des prospectus 
                où figuraient une liste d'adresses d'ateliers clandestins bien 
                connus.Parulie se mit de suite en route et après une longue marche sous 
                une pluie battante elle vit, au fond d'une impasse un étrange 
                bâtiment multicolore.
 Habilement camouflée en magasin de jouets, la maisonnette dissimulait 
                une fabrique de chaussures de sport contrefaites.
 Les grossières imitations sortaient dissimulées dans des poubelles 
                roulantes à double-fond avant d'aller inonder les échopes de la 
                région, estampillées de marques prestigieuses ou imaginaires.
 Les baskets " Nique " partaient à la conquète du monde mais, malheureusement 
                pour leurs acquéreurs, n'allaient jamais très loin.
 Leurs acheteurs non plus d'ailleurs.
 |  Les horaires s'étalaient largement de six heures du matin jusqu'à vingt 
          heures avec une équipe supplémentaire pour le travail nocturne.
 La jeune fille choisit de faire partie des travailleurs de la nuit, 
          ce fût une fatale décision.
 Le patron avait immédiatement repéré Parulie et en vertu du fameux " 
          droit de cuissage ", tissé la toile où la demoiselle allait s'empêtrer.
 Après avoir renvoyé (sans préavis) les autres esclaves, l'ithyphallique 
          patron se dissimula dans un placard où il revêtit silencieusement sa 
          panoplie de Spiderman.
 Il ne lui restait plus qu'à sortir doucement et se jeter sur sa proie 
          à la façon d'une araignée.
 Parulie faillit s'évanouir de peur et elle tenta de résister de toute 
          la force de ses mignons biceps, elle ne pouvait rien faire, emmélée 
          qu'elle était dans les fils de soie du pseudo-arachnide.
 Son forfait vite accompli, le faux-Spiderman mit par contre beaucoup 
          de temps à se défaire de l'écheveau séricicole avant de prendre le large 
          en sifflotant laissant la pauvre créature se débattre dans son cocon 
          maculé.
 (à 
          suivre) |  |