FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" LE FAUX REALISME "
ARTISTE : NITROLAC
GENRE : inspiré
EXPOSITION n° 7 - 3
.

 

 

 

Nitrolac en a assez d'être abusé par ses sens.
" C'est son problème ! " direz-vous.
Oui, mais c'est le nôtre aussi depuis qu'il expose à la Fondation Gellipane et que tout le monde le sait.

 

La belle affiche bleue.

 

Donc, ce bon Nitrolac ne veut plus être victime d'illusions diverses, surtout visuelles, il invente alors un nouveau genre pas mauvais qu'il appelle le " détrompe-l'oeil "

" Détrompe l'oeil " de première génération, ils étaient si lourds qu'il fallait se mettre à plusieurs pour les soulever.

Il s'agit de corriger les vues habituelles que l'on pose distaitement sur ce qui nous environne.
L'artiste s'en sert aussi pour conduire sa jaguar.

Muni de son " détrompe-l'oeil " portatif, Nitrolac circule en toute sécurité routière.

 

De plus, il est toujours le premier (d'où son retentissant pseudonyme) à voir la réalité sous son vrai jour, au moins sous un jour nouveau.
A ce titre nous pouvons le classer parmi les précieux visionnaires.
" Il a donc des visions ? " demande le directeur vaguement inquiet.
" En quelque sorte mais elles sont fugaces*." précise Octave des Obres.
" Et qu'en fait-il ? " s'interroge Guy Molet.
" Il s'en fait un bon manteau ! " risque Peldugland dont l'humour ne sera jamais compris.

* fugaces : A Marseille on parle plutôt d'une version fougasse, à cause du soleil.

 

Type de fougasse (sans chapeau, c'est important !).

De fait Nitrolac Premier, coiffé de son récepteur Hatoutazar, vint s'asseoir sur le trône au milieu de la salle d'exposition ; il commença à se balancer lentement d'avant en arrière tout en se tournant les pouces.
Quelques étincelles frétillérent en haut du couvre-chef puis la vision ce précisa.

 

L'opérateur était secoué de petits spasmes, dans le même temps une gentille érection commençait à poindre, ce qui était bon signe.

Le phénomène hallucinatoire.

Le très vieil assistant restait penché sur Nitrolac dont il traduisait les vagues borborygmes en instructions précises à l'intention des ouvriers qui attendaient depuis trois jours, que ça arrive.

On déplace, on assemble, on cloue et visse à toute vitesse car les visions sont, je crois l'avoir déjà dit, fugaces.

 

Le reste est travail d'équipe ...

... et concentration, comme pour un puzzle.

Puis Nitrolac glissa de son siège, profondément endormi.
Les visiteurs défilèrent en silence devant l'onirique ronflant et sa dernière vision futée.
Certains levaient le poing, d'autres pleuraient en jetant des cailloux, on ne sait pas pourquoi.
" C'est bien beau mais le rêve ça ne s'achète pas ! " râlait notre directeur qui préférait de loin la réalité.
" Et pourtant ça se vend bien ... " parvint à articuler Guy Molet submergé par l'émotion ambiante et les devises fortes.

 

 

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