FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" LE BROUILLARDISME "
ARTISTES : ECOSSAIS
GENRE : fumeux
EXPOSITION n° 8
.

 

 

 

Quatre " scotiches Tartans-pions "
(c'est leur titre, on n'y peut rien
même si on n'y comprend rien)


 

 

Un petit récapitulatif historique Seurat (pardon, sera) nécessaire, heureusement que nos spécialistes sont là.

Le brouillardisme est apparu et s'est développé en Ecosse, c'est un fait avèré, mais pourquoi là-bas ?

La réponse est presque trop simple pour un érudit :
le brouillardisme est né de l'impossibilité de faire une peinture sans être gêné par la brume épaisse qui recouvre à tout moment le pays.

Faisant contre mauvaise fortune, bon coeur, les peintres locaux ont décidés de créer un nouveau style ;
ils ne savaient pas, perdus et frigorifiés dans leurs loques (pardon, leurs lochs) que d'autres avaient eu la même idée dont les fameux "fumistes" des villes charbonneuses les " fogistes " d'outre-manche ou nos " nuagistes " régionaux de triste mémoire stratosphérique.
Ils ont disparu sans laisser de traces peintes d'une quelconque adresse.
Le brouillardisme lui est parvenu à traverser les siècles sans encombre et presque sans se mouiller.
Pourquoi cette imperméabilité, cette indifférence au temps qui passe (et qu'il fait) ?
L'exposition de la Fondation Gellipane nous permettra d'y voir un peu plus loin que le bout du nez, mais sans antibrouillards car nous n'aimons pas les polémique, surtout la nuit.

* fogistes : A ne pas confondre avec les adorateurs d'une icône pafesque, grande distributrice de purée de pois neuronale.

Face à tous ces mouvements* perpétuels, ces groupuscules sécessionnistes ou ces chapelles en ruines, Peldugland reste un farouche partisan du " voyeurisme ".

Le " voyeuriste " à l'oeuvre.

- Pour un voyeuriste le plus important c'est d'ouvrir les yeux.

- Un bon voyeuriste voit tout, du coup il n'entend plus rien.

* mouvements : Inspirés par la nature, ils sont nombreux et parfois folkloriques tels ces " pluitistes " aimant à peindre en chantant sous la pluie ; ou les " ventistes " (plus méridionaux) qui pètent en travaillant sur le motif tandis que les calmes " eautistes " font un miroir de leur esprit.

Le soir du vernissage, les discussions allaient bon train, électriques et passionnées car la fine fleur du brouillardisme était là : Bill Ballantine (le bien tourbé), les frères Glen, Livet et Fiddish enfin réconcilliés et le tout jeune, mais prometteur, Johnny Walker (15 ans d'âge !).

 

Et toujours ce satané brouillard !

Sans bien sûr oublier le toujours fringant Scotch Label dans son tartan de toile cirée qui nous plaid beaucoup et a plu énormément comme il se doit de whisky.
Mais tout ce beau monde se fait doubler sur la gauche (normal) par un mouvement encore plus radical, le " débrouillardisme " dont nous savons peu de choses.
Attendons, pour y voir plus clair, que le vent souffle de la merde (pardon, de la mer) et dissipe les brumes persistantes et les fantômes alcoolisés.

Sale temps pour les petites peintures oubliées sur les grandes falaises.

 
 

L'exposition dans la brume ; où sont les artistes ?
Devant le buffet, on les remarque car ils portent perruque.
Le directeur aussi est perruqué, comme nous tous, c'est la rêgle écossaise de la soirée ; la chaleur est déjà montée de plusieurs degrés sous les kilts.

Ainsi coiffés, ils n'auront pas mal aux cheveux.

Le vieux Glen Livet nous parle de sa tardive et hasardeuse vocation :
" When I was a young boy je voulais devenir golfeur professionnel mais j'étais trop nul et je me rendis vite compte qu'il n'existait pour moi qu'une stratégie possible : empêcher les autres de gagner.
Dés la nuit suivant je me glissais dans le terrain de golf désert et je bouchais tous les trous avec du plâtre camouflant picturalement mon méfait par un habile et sombre trompe-l'oeil.
Le lendemain j'étais premier (et dernier) ex-aequo, comme les autres concurrents dont les petites balles blanches rebondissaient partout.
La peinture m'avait sauvé du désespoir une première fois ...
"
" A quoi ça tient une vocation, hips ! " s'interrogea philosophiquement Peldugland en remettant d'aplomb sa perruque.

Le brouillard est aussi dans les esprits.

Guy Molet intervient, accroché à une peinture de nuées :
" Moi j'ai toujours voulu devenir peintre depuis tout petit mais quand j'ai enfin pu le faire, je n'en avais plus envie, hips, c'est bizarre ... "
Notre directeur a maintenant deux perruques sur la tête, il comprend ainsi toutes les langues, nous explique t'il avant d'entamer une gigue endiablée avec une demoiselle Aberlour plutôt bien tourbée (pardon, tournée) et rose comme une panse de brebis farcie crue.

On croise de belles âmes, de vilains genoux (hips) et quelques moutons noirs, on se lance des pictes (au gramme près).

" Ne me kilte pas ! " chante un désespéré.

Il y a de plus en plus de brouillard, épais comme un édredon, on s'y perd volontiers son verre à la main.

 

 

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