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Un appel
irrésistible.
Johnny Car est le fils (spirituel
et e-maginaire) de Clément Adelair et de Béatrice Dédalle (l'inventrice
du double airbag avant) ; il a, comme elle et les mongoles fières, la
passion du vol mais il va encore plus haut dans son combat contre la gravitation
et ses effets pesants.
Johnny a commencé très tôt ses tentatives, à six mois à peine il tombe
en planant du nid douillet, à trois ans il s'enfuit avec un vieux coucou
suisse (ce qui fit scandale à l'époque), à cinq, il est déjà chef d'espadrille
(pardon d'escadrille) à un moment où il en fallait beaucoup, tous les
cons s'étant mis à voler dans le plus grand désordre.
Dans ses
jeunes années, Johnny pouvait voler dans à peu près n'importe quoi
et par n'imprte quel temps de chien.
A douze ans Johnny était un
vrai petit ange, il décida de rester pur et sans taches (de cambouis ?).
Pourquoi ?
Nous n'en avons pas la moindre idée chaste.
Depuis il recule constamment les limites du possible et nous conseillons
aux personnes vertigineuses de ne plus regarder en bas.
A partir de maintenant.
Ne disposant pas d'appareillages compliqués, de moteurs puants et bruyants
ou de la formidable puissance musculaire du pélican frisé, Johnny Car
utilise seulement la force de son mental. .
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L'appareil
et les badauds perplexes.
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Et c'est dans une pantoufle
géante qu'il prétend quitter la terre ; un pari incroyable à la
mesure d'une époque de poux dingues.
Ce matin là, le jour
s'était levé tôt et notre héros chaud devant (pardon, chaudement)
vétu prend place dans la charentaise encore endormie.
Il se concentre fort, sa tête triple de volume, vire au rose fuschia
puis imperceptiblement la pantoufle bouge, se soulève de quelques
centimètres, d'un bon mètre et puis sort par la verrière virtuelle
de la Fondation Gellipane.
On crie, on se congratule,
c'est extraordinaire :
Johnny Car a vaincu la pesanteur !
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Le
moment de vérité :
triomphe ou chute, chut !
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Un
hélicoptère
loué pour
l'occasion
permit
de suivre
son vol
pendant
une centaine
de mètres
avant qu'il ne
se pose
doucement
sur un assez
vague terrain.
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Un petit tour et
puis se pose,
la pesanteur est vaincue (enfin !).
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Là,
très pâle,
épuisé mais ravi,
il pose
pour la postérité
devant
son chausson
couvert
de fleurs.
Encore bravo
la force
de l'esprit !
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Revenu sur terre
Johnny reprend une vie normale, mais il a la tête toujours pleine de furieux
projets.
Il pense pouvoir vaincre à nouveau la pesanteur (car la force de son esprit
est toujours avec lui) mais il hésite encore entre différents types d'aèronefs
possibles :
Petit véhicule, Moyen véhicule ou Grand véhicule ?
Finalement après de nombreux essais, il choisira une bonne vieille casserole,
peu aérodynamique mais solide.
Reste à se familiariser avec son pilotage : va t'il décoller la queue
en avant ?
Miss Clitorini le regarde faire ses différents essais, elle voudrait tant
s'envoler avec lui :
" Monsieur
Johnny, emmenez-moi au dessus des nuages gris sur votre gros mental ...
"
" Vous êtes
trop grosse ! " aurait simplement répondu un goujat en lui soupesant
les nénés.
A Johnny il faut au moins
un mot d'excuse ...
Et il l'a trouvé : sécurité !
Principe de précaution oblige, ce chevalier du ciel plane solitaire.
" Mais ça m'est égal de mourir en votre compagnie ! " réplique
l'aventurière exaltée en enfilant sa combinaison de viol (pardon, de vol).
Johnny ne sait plus quoi répondre, sa maman lui avait bien dit que les
femmes ont toujours le dernier mot.
" Fais moi mal Johnny, Johnny, Johnny, envoie moi au ciel ... "
chantonne l'obstinée en arrangeant ses cheveux dorés sous le vieux casque
de cuir.
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