FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" LE SATURNISME "
ARTISTE : SKIN-AID (collectif)
GENRE : provocateur
EXPOSITION n° 22

.

 

 

  La photo témoignant de l'imposture, le chef et une peinture laissée en mauvais souvenir.
 

" Skin- aid " est le nom d'un collectif d'artistes qui se ressemblent et donc s'assemblent, ou plutôt se rassemblent curieusement tous les matins au son du clairon.
Ils se sont fait une bien sale réputation partout où ils sont passés, scandale de parfums ou parfum de scandales, on était un peu inquiet à la fondation Gellipane à leur martiale arrivée.

Mais tout le monde fût vite rassuré ; il fallait les voir décharger les camions en hurlant à tue-têtes d'incompréhensibles refrains et transporter les lourdes pierres sans jamais vouloir se faire aider.

" Pour une fois que les jeunes ont envie de travailler ..." s'étonnait le directeur attendri par le saturnisme* et sa fraternelle discipline.

* saturnisme : pourquoi ce nom ?
A cause du plomb.

 

 

 

Bref, tout allait bien jusqu'à la veille de l'inauguration où un pilote d'U.L.M dérouté (et dégoûté) nous fit parvenir ce cliché pris en survolant la fondation.
A ce moment le projet réel (mais caché) des " skin-aid " devint clair pour tout le monde, ils avaient simplement détourné à leur profit une technique que les amérindiens utilisaient depuis longtemps pour communiquer avec.

On négocia avec le chef, on lui donna des bons d'achat de liquide en liquide et ils repartirent en rotant s'installer plus loin tout en jurant fort de revenir avec du renfort*, ce qu'ils firent.

La manifestation de soutien " skin-aid ".
Devant, leur chef en fureur qui commente :
" Nous défendons la liberté d'expression ! "

" Allez-y, exprimez-vous ! " leur propose Miss Clitorini, lâchement déléguée auprès de ces tordus (pardon, tondus).
" Salope, tu suces des francs-maçons (?), tu te fais mettre par les juifs et tu niques avec les arabes, morue gauchiste ! "
" Ils ont juste oublié les noirs. " nous dit calmement la Miss en revenant de ce pénible exercice.
" Et tu te fais défoncer par les nègres !!!! " lui répondit l'écho de l'extrème-droite.
Voilà cette fois, c'est complet, j'espère qu'on a oublié personne.
Finalement la fameuse liberté d'expression est assez difficile à supporter et nous allons (temporairement) y mettre fin pour revenir à nos moutons blancs.

Allait-on devoir
annuler l'exposition ?

Non, car un chauffagiste de nos amis nous concocta, sous le nom de Bidon, une solide installation.

 

Essais d'installation de remplacement ; cet obscur plombier restera un artiste anonyme..

 

Finalement on dut quand même fermer quelques jours pour réparer les dégâts des eaux.
La situation n'était pas bonne, la Fondation Gellepane s'était bêtement compromise avec les fâchistes, c'était fâcheux et politiquement incorrect.
Il nous fallait d'urgence trouver un artiste " de gauche " pour se refaire une virginité démocratique.
" D'accord, brillante idée républicaine mais comment choisir, ils se disent tous " de gauche ? " s'interrogeait le directeur que le débat politique ennuyait, c'était net.
" J'en connais un, Jacques Lelouche, un vrai bobolchevik*. "
" Plus à gauche, ça n'existe pas, on vient de lui retirer son permis de conduire pour la énième fois car il refuse de rouler à droite ! "

* bobolcheviks : Hybride social viable (la preuve !) qui unit un douillet mode de vie " bobo " à un maximalisme idéologique intransigeant.

Pour bien prouver qu'il ne plaisante pas avec l'idéologie (et les compromissions), Jacques Lelouche n'utilise que la partie gauche des salles d'exposition.

Quelquefois il ne garde que la moitiè senestre des peintures, pour les mêmes raisons.

Première exposition entièrement de gauche : on s'embrasse fraternellement pour fêter la chose : la renaissance du " gauchisme " ?

" C'est radical comme démarche, on voit tout de suite à qui on a à faire ! " admirait Peldugland qui a tant de mal à se situer. "
Ce qui me gêne c'est tout cet espace inutilisé, on aurait du inviter aussi un artiste de droite (cherchez-bien !) pour le pluralisme ! "

Possible exposition de droite :


" Ouh, ouh ! " crie Jacques qui a tout entendu, il se refuse obstinément à tourner la tête, il ne veut regarder que vers la gauche.

Exposition pluraliste, c'est déjà mieux.

Jacques le fataliste supporte un moment, la tête en bas comme une chauve-souris.
Dans le cadre agréable de notre exposition pluraliste s'est spontanément organisé un petit colloque à terre car on nous a piqué les chaises.
Lelouche arrive en courant pour y prendre le pouvoir (pardon, y participer).
Il est habillé en ouvrier, ce qui finit par faire exotique à notre époque sans travail.
Notre révolutionnaire semblait s'être levé du bon pied gauche, tant mieux.
" L'exposition latérale de sécurité " c'était notre exposition de secours le thème du débat.
Peldugland prend la parole et la tient bien car déja le bobolchevik complote pour s'en emparer :
" J'ai une question sur le bout de la langue, juste sur le bout, regardez Miss s'il vous plait. "
Peldugland tire sa grosse langue, Miss Clitorini y saisit délicatement un petit papier baveux qu'elle déplie avant de lire en clignant des cils :
" L'art est-il de gauche ou de droite ? "
Notre réflexion faite, l'art ne peut-être que centriste, c'est à dire objectif.
Jacques Lelouche fulmine :
" Centriste !!! Pourquoi pas indépendant, pendant qu'on y est ... "
Pourquoi pas ?

Exposition centriste (sans titre).

Les contradictions se neutralisent, les tensions s'annulent, résultat : tout le monde s'endort.

 

 
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