FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" QUINZAINE DU SUD-EST ASIATIQUE "
ARTISTE :
ANKOR (Cambodge)
GENRE : débridé
EXPOSITION COLLECTIVE n° 26
- 4

 

 

 
Afin que la fête soit complète et totalement débridée (bis), un concert de musique exotique était organisé le soir du vernissage.
Les suaves mélodies firent revenir le cambodgien fugitif et nous pûmes l'interroger sur sa vie, son oeuvre, ses habitudes alimentaires et ses sentiments élémentaires.
Nous étions vraiment contents car des artistes il n'en reste plus beaucoup au pays du matin calme et du soir orageux.
Ceux qui ont survécu ont eu la sagesse de se dire maçon, plombier, peintre en bâtiment (c'était déjà suspect) ou crétins, sinon ils faisaent partie du " peuple ancien ".
 

 

" Vous gardez en vie ne nous rapportent rien, vous tuer ne nos coûtent rien. " diffusaient en boucle les hauts-parleurs.

La marge était faible et le risque total.

Les imprudents (ou les malchanceux) subissaient le sort commun et on aurait maintenant bien du mal à reconnaître leurs crânes* fracassés dans les nombreux tas qui jalonnent le paysage khmer.

* crânes : comme quoi les artistes sont des hommes comme les autres et n'ont pas la tête plus grosse.
De leur mort.

 

Le crâne d'artiste est au centre, on le sait parce qu'on nous l'a dit.

Que nous dit-il encore Ankor :
" Mais si Anouk Aimé achête une oeuvre, je serais dans cette mégapole (?), pote avec tout le monde ! "
Comme quoi ça va beaucoup mieux.
" Et combien de temps pouviez-vous consacrer quotidiennement à l'art ? " demande Guy Mollet.
No comment.
" Et que pensaient ces terribles khmers rouges du post-modernisme ? "
" Rien, ou plutôt si : pan-pan-pan ... Et sur le tas. "
Stop ?
Ou Ankor (seulement pour les vrais intimes).

Ankor et quelques disparus parmi tant d'autres.

Nous en êtions tous cois, vaguement mal à l'aise, on observa spontanément une seconde* de silence qui fût interrompue par un vibrant " Bon anniversaire, Miss Clitorini ! "
C'était Octave des Obres qui fendait la foule dense et recueillie en portant un gros gâteau couvert de scintillantes bougies.

* seconde : Une minute, c'est pour les gens importants.
Une heure, c'est que quelque chose ne va pas.

 

Mordicus le directeur arrive aussi en portant un joli paquet mauve, il le tend à la demoiselle émotionnée :
" Pour la plus gracieuse des communicantes, de la part de la Fondation Gellipane toute entière ! "
De nombreuses bises, les bouchons sautent, les langues se dénient (pardon, se délient).
La belle fêtée ouvre son cadeau, c'est une magnifique robe dorée de Cendillon avec une écharpe d'argent brodée :
" Miss Fondation Gellipane "
La toute nouvelle Miss disparaît pour essayer SA robe.

 

" Trente, mon chéri ! "

Son retour fût gagnant et très apprécié, le directeur exprime l'opinion unanime :
" Miss Clitorini, aujourd'hui vous nous avez mis la barre très haut ! "
Profitons-en pour en rester là, à ce moment de convivialité simple et de bon goût (enfin !).

On aurait du en rester là si Paveldavumavan n'avait décidé, après plusieurs coupes et une mauvaise journée, d'enlever séance tenante la Miss stupéfaite.

 

Le rapt

 

Comme il faisait de terribles moulinets avec son grand couteau tordu, personne n'osait l'approcher.
" C'est l'enlèvement des sapines ... " commenta Pedugland, en vrai connasseur.
" SaBines* ! " corrigea agacé Octave des Obres qui cherchait désespérément une solution pour dénouer la crise de rire.
Il n'en trouva pas ; heureusement il restait du champagne.

* Sabines : Rappelez-moi l'auteur, David ou Goliath* ?
C'est une question Vil de Lyon.

* Goliath : Peintre hyper-doué au destin tragique, il était si fort qu'il crevait toutes les toiles, il a fini par normalement mourir de fin (c'est le mot).
Pas encore, son oeuvre a pu trouver refuge au Musée des toiles percées à Jouysse.

Goliath devant sa rétrospective à trous sur fond de rock n' roll ;
ouf, il a failli être complètement effacé de l'histoire de l'art.

 

 

Pour revenir à la page d'accueil
...Exposition
précédente
Exposition
suivante...