FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" QUINZAINE DU SUD-EST ASIATIQUE "
ARTISTE : SAIC PITRON (Thailande)

GENRE : débridé
EXPOSITION COLLECTIVE n° 26
- 3

 

 

 

Saic Pitron (Thailande)

 

Le plus jeune des quatre petits dragons asiatiques invités est le thai Saic Pitron, le plus jeune mais pas le plus petit car il est de bonne taille.
Saic Pitron est sculpteur sur plastique, son ensemble d'érections colorées aux formes ménagères allie la dureté du plastique à la transparence du verre, pfffui !
Ce fût très remarqué d'autant plus que l'importance des volumes empêchait de voir le reste de l'exposition d'où des tensions avec les collègues (les artistes étant partout les mêmes).
Son rêve serait un monde plastifié, inaltérable et réfléchissant (enfin) d'où la décomposition et la corruption, si présentes sous ces latitudes, seraient bannies.
Mais ne craint t'il pas que celà nuise à la florissante industrie touristique ?
" Pas du tout, répondit-il, il restera toujours les petites filles et les petits garçons ! "
Et les éléphants blancs.

Couleux débat.

 

Oiseux et déjà dépassé pour Saic Pitron qui travaille maintenant le chocolat en plastique, ou le plastique en chocolat, il hésite encore.
Canard W.C, un plasticien concurrent le critique ouvertement :

" C'est du bidon ! "
Ajax Vitres s'en mèle au nom de la transparence, le ton monte, ça mousse un bon coup.
Monsieur Propre met tout le monde d'accord en menaçant d'une possible tornade blanche.
Si la saleté s'incrustait encore.
On ne le croit plus trop mais on fait semblant, malgré les mauvaises odeurs.


Saic Pitron voit clair, même si ça étincelle grave, il voit loin aussi, et il voit grand.
Son prochain projet est juste colossal car il va repeindre toute une région.
Désertifiée*, rassurez-vous.

* Désertifiée : jamais totalement, il reste toujours des vieux planqués sous les pierres.

 

Les équipes sont déjà sur place posant devant leurs brosses géantes, au premier plan, Force Rouge.

L'artiste en chapeau jaune discute avec un jeune " Bleu " qui s'occupe des retouches.
Le garçon est ému, c'est sa première grande peinture.


Alors, avant d'abandonner définitivement le pays aux tas de ronces et aux ordres (pardon, aux hordes) de sangliers mutants, on en met une bonne couche.
Ainsi réapparaissent de fraîches vallées (toujours fleuries), des châteaux forts, des cascades partout et de grasses usines (toujours fumantes).

" Attention, on n'est pas raccord, on voit encore un bout de ce coin pourri ! "

Merci, c'est agréable, c'est là où je suis né.

Le flux touristique traverse cette riante contrée sans se douter de rien ni être incommoder par de peu ragoûtants points de vue.
L'honneur est donc sauf et c'est un bon chantier pour les barbouilleurs du futur qui auront à repeindre régulièrement la triste réalité.
Sans la dépeindre évidemment.

 

 
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