ROSA, DORA, VARA
Le 21 avril à Miaritz

De la montagne à la mer, il faut juste descendre ce que fit Lapin.Blanc.Rapide afin de rejoindre sa villégiature suivante au ras de l'eau.

Miaritz est une belle ville qui ignore superbement la pauvreté.
Comment font-ils ?
On ne sait pas vraiment mais les miséreux semblent s'y volatiliser dés leur arrivée.
" Ils en font du - Soleil Vert - ... " murmure t'on sous le manteau de fourrure.
En les mélangeant avec des algues ? "
Demandez donc au Rayon Vert ! " indiqua une conso-matrice à Bertrand, il préféra s'éloigner de cette politique au ras des dunes et se laissa guider par le grondement sourd, régulier et puissant de l'océan.
A sa vue il fût instantanément changé en statue de sel.


" J'aime ! " constata Bertrand en passant sa langue sur sa croûte iodée.
Qu'il finit par casser pour descendre se mettre les pieds dans l'eau froide.
La mer sans arrêt roulait ses galets et Bertrand était bien content de son nouveau béret mais il ne savait pas comment le mettre (à cause des oreilles).
" Et où la mettre ce matin, et dans qui ? " s'interrogeait-il, angoissé par sa solitude océane.

Eternel problème pour tremper son biscuit salé.


Allait-il redevenir chasseur lapin ? "
Sûrement pas lapin chasseur ! " se dit le garçon en frissonnant, son escapade à Bassoues lui avait fait passé le goût, et pour longtemps, des fusillades et même des gros pétards.
Les petits, il supportait encore.
" Tiens quand on parle de pétard, en voila un bien mignon ! "
Qui était déjà passé.
" La peste soit de ces joggeuses aux si belles fesses et qu'on ne peut jamais rattraper ! "
Il était redevenu chaud lapin, c'est encore ce qui lui convenait le mieux.


Le garçon longeait l'océan et ses grosses vagues en sifflotant, il ne faisait rien, juste regarder les femmes riches déambulant devant les villas cossues.
Les hommes, curieusement, il ne les voyait pas.
Un trio de désoeuvrées rondelettes attira son attention péniblement aux aguets, elles papotaient interminablement en ricanant parfois quand elles croisaient un athlétique surfeur remontant tout mouillé de la plage.

Les trois grasses.


Tout un groupe de ses jeunes insubmersibles passa en courant à la hauteur des trois grasses qui pouffèrent en se retournant pour regarder, devinez quoi ?
" Bande de connards ! " pensa Bertrand qui ne pouvait s'empêcher d'envier leur santé à toute épreuve et leurs puissante musculature.

Lui ne faisait jamais de sport, pour garder sa forme première.

Cependant il s'imaginait en vrai beach-boy, négligemment appuyé sur sa planche (pas question de monter sut un truc pareil, il se mouillerait juste un peu les cheveux, pour la vraisemblance).
La* fille se précipitant vers lui fascinée par ses abdominaux, et tout le reste ... il lui manquait seulement quelques poils en dessous du nombril..

* la : Pourquoi une seule ?
Il voulait dire la première arrivée, les autres n'avaient qu'à se presser un peu.
Tant pis pour elles !

Bertrand contemplait le trio de popotins charnus en se racontant ses petites histoires.
Malgré le fracas des flots, des bribes de conversation lui parvenaient :
" Rosa, ton tour de coup en renard est vraiment très joli ! "
" Mais non Dora, ce n'est pas du renard polaire, ni même du vison futé, c'est du bébé lapin blanc de Sibérie ! "
Bertrand faillit s'étrangler.
" Le poil est soyeux, très épais et si doux ... " commenta la troisième " ... combien en faudrait-il pour faire un manteau ? "
" Oh la la Vara, sans doute une bonne centaine et c'est très, très cher, très chére ! "

Ah ces mots Lapin.Blanc.Rapide ressentit une fureur sans bornes :
" Assassines ! " murmura t'il et il se jura de venger ses petits frères atrocement dépouillés.
" Il faut atteindre les riches là où ça leur fait mal, c'est à dire dans le portefeuille ! "

Le garçon improvisa rapidement un plan bien crapuleux.
Avec deux morceaux de bois flotté, il se fit de grandes oreilles, un bout de plastique recraché par la marée lui servirait de revolver.
Il mit ses lunettes noires et s'approchant furtivement de ses futures victimes, il hurla soudain :
" Haut les mains, peau de lapin ! "

 

Rosa, Dora et Vara levèrent en tremblant leurs bras ploutocratiques couverts de brillants bracelets.
Il fouilla rapidement les bourgeoises désemparées et fit main basse et haute sur tout ce qui brillait non sans en profiter pour palper les abondantes rondeurs du tremblant trio.
L'apprenti malfaiteur mettait tout dans ses poches, profitant de l'occasion qui faisait encore une fois le larron.
Allait-il en profiter plus ?

Les fortunées victimes rentrent de la plage,
Arsène lapin ne leur a même pas laissé une culotte.

" Et alors vous ne nous violez même pas ? " demanda Rosa, vexée.
" Juste un petit peu, ça ne vous prendrait pas longtemps ... on ... on vous laissera vous enfuir tranquillement ! " implora Dora.
Cela ferait quand même plus sérieux ... on pourrait passer à la télévision et on aurait des choses à raconter aux copines ... vous comprenez, pour une fois qu'il nous arrive un truc ... ! " expliqua la grande Vara.

Mais le méchant lapin était déjà loin, zigzaguant dans le sable par petite bons gracieux.
" Putain, quel butin ! " s'exclama t'il quand il examina à l'abri d'une dune le produit de son vol militant.
" Bien joué Arsène Lapin ! " ce serait son nom de hors-la-loi, de bandit donneur (de sperme surtout, mais anonyme ... et gracieusement).
Bertrand était fier car il avait tout organisé, son cerveau, c'était lui !
Il aurait du se faire bandit tout de suite.
Il n'était peut-être pas trop tard.
D'ailleurs il n'est jamais trop tard pour mal faire.

 

Réflexions croisées

Arsène Lapin :
" Je rentrerais volontiers aussi, ça vous ennuie si je vous le demande ... "

Victime :
" (Je l'espère aussi. On étouffe là-dedans .) "

 

Ne rêvons pas trop, la violence, même factice, ce n'est pas pour lui.
Il devrait plutôt se faire magicien, illusionniste comme on dit :

" Plus bas les mains ! "

 

" Bonjour mesdames, un petit coup de braguette magique, approchez, approchez, j'ai plus d'un mauvais tour dans mon sac à malices ! "
Quel charlatan, alors la braguette magique, ça marche toujours ?
Pour sûr, plus que jamais !
Et il fait toujours illusion ?
Pour la grande illusion, Bertrand est trop fort, imbitable (pardon, imbattable !).
Il lui faut juste un peu de matériel.
Notez qu'il sait aussi faire la petite illusion, celle dite " du matin ".
Fastoche ... suivant l'adage - qui peut le plus, peut le moins - et même le moins que rien.
Parfois il fait juste illusion, tout court, mais alors il se doit d'être vraiment rapide.
Pas vu, pas pris et nous croyons avoir rêvé.
Cependant tout ça serait impossible sans ce merveilleux poblic !
Qui en redemande sans cesse et le rappelle encore et encore :
" Lapin, lapin, lapin ! "
Il en est gêné, piquant vite un phare pour se cacher derrière.
Ce n'est pas sympa pour les pauvres pêcheurs comme lui.

 

L'amer sans arrêt goulait ses ralets (expression locale).

Quand l'amer monte, j'ai honte, quand il descend aussi.

Et la journée n'était pas finie pour notre lapin enrichi, aux algues.
Il pataugeait dans le goémon quand soudain sur la plage, abandonnée :
" Eh bonjour mademoiselle, j'ai perdu ma planche, je ne peux plus surfer aujourd'hui ... et maintenant que vais-je faire de tout ce temps que sera ma vie ? "
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" Hein, vous vous en foutez, ça alors ! "
Et c'était comme si tout recommençait.

 


Conclusion journalistique à la une Miaritz Olympic (presse locale).

 
 

Trois miarotes terrorisées,
encore sous le choc.

R. : " Oui, il nous a sauvagement détroussées ! "
D. : " Et même pas troussées, quelle honte ... et quelle époque, de mon temps on ne s'en serait pas tiré comme ça ! "
V. : " Il avait de grandes oreilles de lapin, c'était terrifiant, un vrai monstre ... ! "
( C'est sympa, merci !)

 
 

 

La foule des villégiatureurs en short criait sa colère :
" A mort tous les lapins, qu'on les extermine ! "
Certains relativisaient :
" N'exagérons pas, il y en a des biens ! "
( Ah, quand même !)
J'en connais.


Aperçus

A Miaritz je mange du ritz
Avec des algues
Gros rouleaux de printemps

 

 

 

 
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