VONDAIRE-WOMAN
Le 6 avril à Plumiers

Plumiers au repos complet, enfin presque.

C'était dans l'horreur d'une profonde nuit à Plumiers, Bertrand, tenaillé par ses rêveries érotiques persistantes et de douloureuses érections vespérales était sorti prendre l'air et débander un peu.

Il regardait la Voie Lactée, sa soeur lumineuse :
" Toutes ces planètes sont peut-être à biter ? " se demandait-il rêveur.
Et par quelles sortes de femelles ?

La fraîcheur lui faisait du bien :
" Je devrais essayer de dormir sur le coté ... mais seul, est-ce possible ?
Cette pensée le fit douloureusement sourire, à ce moment crispé une lueur dans le ciel sombre attira son attention...
Ce fût le début d'une aventure si étrange qu'il en fit le récit en bande (encore !) dessinée avant que ces folles images ne s'effacent de sa mémoire visuelle.
Les bulles, elles, sont d'origine.

a) Une nuit que j'étais à me morfondre dans quelque pluméen faubourg au coeur de l'ombre, me vint une vision dans l'eau du Seltz*.

* Seltz : Ex-charmant cours d'eau devenu pétillante par l'adjonction massive d'herbicides, d'insecticides et pourquoi pas d'infanticides, tant qu'on y est.

L'apparition

b) Tiens, une lueur dans le ciel qui se rapproche à toute vitesse, c'est peut-être la fin*du monde qui nous arrive de loin ?

* fin : Sous la forme tarabiscotée d'un astéroïde géant, comme pour les dinosaures en plastique mou.

c) Non, tant mieux !
C'est juste un vaisseau spécial clignotant, mais de bonne taille ...

d) LOVENI* aterrit en silence, un hublot s'entrouve lentement sur un autre monde.

* LOVENI : C'est le nom de ce vaisseau spécial, ce n'est pas une soucoupe, ni une cocotte-minute ou une bouilloire sifflante mais il dégage de la chaleur, c'est certain.

e) Incroyable, il y a quelqu'un dans le vaisseau spécial !
Une longue jambe se profile sur l'acier (?) encore fumant, jusqu'en haut des cuisses elle est bottée de latex gonflable (mais on voit de jolis mollets à travers).

f) Dans l'éblouissante lumière se détache une silhouette encore féminine malgré le scaphandre et tout l'attirail cosmique.
Vondaire-Woman*, nous rend visite, quelle chance !

L'extra-terrestre sur les bords du Seltz, ça pétille drôlement.
Attention de ne pas glisser car l'espérance de vie dans ces eaux bizarres est de moins d'une minute.


" Comme elle a de grandes lèvres ! " s'extasiait le garçon sous le charme de l'allée.

* Vondair Woman : V.W sont ses initiales, mais ce n'est pas Vaisselle-Woman, tant mieux car cette pauvrette esr beaucoup moins libérée.

g) " C'est pour mieux te / bzing, zzzzt / "ù)à¨*$:§M° £ " après il ne reste plus que des chiffres à l'envers. " Le message est encore coupé, tronqué, bidouillé, et toujours au même endroit ! "

h) Elle parle le foufounien que je n'entends malheureusement pas bien.
De cette oreille. Vondaire-Woman est assurément un vrai sexe à piles, elle ne suce (pardon, ne s'use) que si l'on s'en sert d'abord, et si on l'agite ensuite.

Elle est aussi curieuse et en profite pour visiter Plumiers.
" Chez eux c'est tout vieux et tout pourri ! " télépathe t'elle à ses copines.
Vilaine espionne !

i) i) Son message* délivré, LOVENI reprend sa route inter-sidérante sans se retourner une dernière fois. Quand Bertrand avait voulu parler (à l'oreille de l'extra-rerrestre) de l'amour en apesanteur, il s'était cruellement tapé le nez sur son casque transparent empli de boucles blondes.
" C'est extra ... tes restes ! " gémit-il en frottant son paf (pardon, son pif) tuméfié.

* message : Il est codé pour ne pas tomber dans des mains velues ou mal intentionnées. Nous le livrons sans défense à la perversité de nos lecteurs virtuels : 172112252212221201212216122113131225 ?
19.6 Pour les initiés, une traduction est théoriquement possible.
Il suffit de savoir compter et de connaître son ordre alphabétique.
QUAVEVAVEUTLAVAFAVEMMAVE ?
S.F : Une signature?
Savigmavund Fraveud ?
Nous nageons en pleine Science Fiction !

 

Ce n'était pas la première fois (ni la dernière, espérons-le pour lui) que Lapin Blanc Rapide était visité par un vaisseau spécial du type voluptueux qui tentait d'entrer en communication avec sa personne dans sa version E.T-phallique.
A chaque fois il en restait perplexe ; mais le vaillant lagomorphe continuait quand même à agiter ses grandes oreilles en guise de récepteurs, à tout hasard.
Réconforté par cette rencontre du second type, il rentre à son hôtel où, bien au chaud, il s'endort en boule.

Pas pour longtemps, une violente lueur accompagné d'un sifflement continu le réveille bientôt :
" C'est de nouveau Vondaire-Woman ... elle a sans doute oublier quelque chose ! "

Rèflexions croisées

Vondaire-Woman :
" Je suis inquiète. Ce week-end a été trop court. Je n'ai pas envie de m'en aller demain matin, si tu veux savoir ! "

W.S.R :
" Vous m'avez reconnu.
Je vous cherche partout. "

Bertrand se lève pour aller ouvrir la fenêtre, un souffle bouillant le fait reculer, le vaisseau spécial est immobilisé juste devant ses volets.
Vondaire-Woman jette un grappin*parfumée avant de lui faire passer deux sacs transparents pleins de petits berlingots vermillons :
" J'avais complètement zappée, j'ai un petit cadeau pour les terriennes, comme tout les mois, à cette fameuse période ! "
" Et pour les terriens, rien ? " demande Bertrand qui voudrait la retenir.

* grappin : Vondaire-Woman a vraiment le droit de lui mettre le grappin dessus, à notre connaissance, c'est la seule.

" Pour les terriens j'ai ceci ... " répond l'extra-terrestre en appuyant sur un bouton rose.
La combinaison spatiale devient totalement transparente révélant au regard avide du garçon une pure beauté de l'espace.
Lapin.Blanc.Rapide la croyant accessible se précipite et il se heurte au champ magnétique (normal !), il essaye alors de glisser ses mains chaudes à travers l'hermétique combinaison spéciale.
Impossible, c'est absolument lisse !
Bertrand regrette déjà l'heureux temps des boutons, des agraphes et des fermetures éclairs ... las, cette nostalgie est inutile car dans l'espace intersidéral de plaisir, les rêgles sont différentes, on s'aime tout habillé.
Vondaire-Woman s'amuse des efforts de Bertrand :
" Ne te fatigue pas petit terrien, nous sommes de deux mondes différents et nous ne pouvons nous àµ0%¨§.§_é_éçà&* ... à moi aussi, cela aurait fait du bien car les voyages interplanétaires sont longs et les nuits cosmiques interminables ! "

* àµO%" §.§_é_éçà& :
Un problème de traduction.

Elle escalade la petite échelle télescopique qui relie son monde au nôtre, Bertrand, un peu déçu, lui tient galamment la main pour monter.
Avant que la porte du vaisseau ne se referme, la coquine de l'espace appuie encore une fois sur le bouton rose ... Bertrand est estomaqué :
" Mon dieu ! Protégez-nous ! "
Une autre lune, bien plus éblouissante que la vieille, vient de se lever.
Et de disparaître aussitôt.
Le bruit des réacteurs est à son comble, dans Plumiers des lumières s'allument ...


Le redécollage, rendez-vous en mai pour la visite menstruelle (pardon, mensuelle).

Sa cyclique mission accomplie, Vondaire-Woman repart en faisant moult rase-mottes.
" Elle adore, ça la chatouille ! " apprécie le garçon du balcon.
De retour dans la chambre, sa curiosité s'éveille (il est cinq heures !).

Il ouvre un des sacs puis l'un des jolis paquets rouges :
" Oh des ragnagnas tout frais, quelle délicate intention, j'en connais qui vont être contentes !

" Bertrand ne put résister au plaisir (ni à la curiosité) de goûter une de ces friandises ibériques.
Il s'en délecte puis va se brosser les dents.
Des chiens aboient, une caravane passe, puis un ange tout ensanglanté ; Plumiers va peut-être enfin retrouver son calme ?

 

 

Aperçus

A Plumiers, les murs ont des orteilles,
Qui remuent doucement
On s'y habitue


 

 
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