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La bataille
de Mécouille
Mécouille est (était devrait-on
dire) une petite ville des Ardennes à priori normale et que rien ne semblait
destiner à un sort particulier.
Une vue de Mécouille
en temps de paix, c'est rare.
La charmante localité fleurie
a la malchance de se trouver toujours sur le passage des armées envahissantes.
Ces habitants ont donc pris la sage habitude de se réfugier dans leurs
familles compatissantes (sinon dans la cave blindée*, sinon rien) dés
les premiers signes annonciateurs de conflits.
* blindée : Pour ceux qui
ont les moyens, les autres se mettent un carton d'emballage sur la tête.
- La citadelle
de Mécouille dans la brume matinale ; il y a tant de morts à l'intérieur
qu'elle est devenue une véritable mortadelle. |
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Quelle tuerie !
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- Mécouille
vu du ciel, d'en haut, tout parait calme. |
Les braves mécouillois
savent que, d'une façon ou d'une autre, c'est sur eux que les bombes finiront
par tomber.
La dernière bataille de Mécouille
fût en partie filmée par notre correspondant de guerre Francis qui prit
tout les risques du métier au milieu des pétards, des éclats d'eau bue
et de rires pour nous ramener ces images impressionnantes*.
* impressionnantes : A déconseiller
aux ânes sans cibles et aux enfants de moins de trois ans.
VIDEO GUERRIERE
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Dans les ruines de Mécouille
dévastée pour la enième fois rêgne un affreux chaos, Fourme d'Ambert,
assis sur un tas de cadavres et de débris calcinés attend la prochaine
vague d'assaut en mangeant du saucisson.
La bouche pleine, il encourage les rares survivants qui sortent
la tête des décombres fumants :
" Fête du sang, pas de quartiers chics les amis, le combat continue
! "
Avant de conclure, la
bouche encore sanglante :
" Avec un bon canon, ça serait meilleur, burp ! " soudain inquiet
:
" J'entends un sourd grondement qui n'annonce rien de bon ; alerte,
aux armes (si moyens il y a) !"
" Du calme, chef, c'est juste moi qui est pêté ! " dit une toute
petite voix de derrière les fagots noircis, celle du brave Peldu*,
un fusilier-voltigeur* d'élite qui malgré tout ses efforts n'arrive
pas à se faire tuer.
Un lourd silence retombe
alors sur les ruines concassées seulement troublé par d'intempestifs
et languissants :
" Maman, maman, où es-tu ? "
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* Peldu : un brave d'entre
les braves.
* fusilier-voltigeur : le
fusilier-voltigeur est d'abord fusilier (pour l'exemple) puis il plane
lentement au dessus de la mélée avec ses amis les corbeaux.
On prétend qu'il mange les yeux de ses ennemis.
En dehors des affrontements,
pendant les ennuyeux cessez-le-feu-à-volonté et les interminables
armistices, le voltigeur Peldu rêvassait les yeux au ciel.
Ce qui lui valait fréquemment cette remarque ironique de la part
de ses supérieurs :
" Encore à la recherche du temps, Peldu ?"
Ce n'est pas très malin.
Le rêvasseur*
impénitent.
* rêvasseur : A ne
pas confondre avec le dormeur Duval qui a seulement trop bu d'anisette.
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La
bataille, mode d'emploi.
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