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LA
QUETE (suite)
Exit le dragon ; emporté par
son élan, le chevalier " à la pâle figure " continue la chevauchée jusqu'au
bord de la mer à Bridabatu.
* figure : Ce sont les pucelles
(ou les ex) qui le surnomment ainsi, en fait elles n'en savent rien car
il garde toujours son casque sur la tête, au cas où.
Mais il aime qu'on se pose des questions à son sujet galopant.
Voilà Pellingant arrivé devant
l'eau trouble où le défie l'infâme Dégadézo qui lui crache de petits jets
de salive nauséabonde et en se retournant, lui pète au nez.
Pellingant est furieux, il
veut à tout prix en découdre avec l'aquatique bestiasse, seul problème,
il ne sait pas nager.
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Dégadézo est vraiment
répugnant, gluant et mouvant sans cesse, il affectionne les endroits
dégueulasses comme les bouches d'égoût et les divers cloaques merdiévaux.
De profil, il n'est déjà pas beau mais de face, c'est pire que tout.
Il y avait vraiment de
quoi prendre peur !
Heureusement la maman du héros, soucieuse de son hygiène, avait
glissé dans ses fontes un spray désodorisant, Pellingant s'en saisit
:
" Pshitt- Pshitt " dans les narines et Dégadézo retourna à sa puanteur
abyssale.
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Cependant l'eau salée et les
embruns ont complètement rouillé ses armes, Pellingant s'arrête à la
petite chapelle du Gland (Isère) pour
se rincer et humblement demander à son sponsor un équipement neuf.
La quête continue par vonts
et par maux, forêts enchantées pleines d'esprits,
chateaux dans la brume, montagnes magiques ou véritables usines à gaz
où travaillent les enfants de pauvres.
Pellingant coche sur sa liste
au fur et à mesure les exploits déjà réalisés.
Il est de fort joyeuse humeur :
" C'est si joli la Tapurie avec tout ses balcons fleuris ... " ;
l'écho de son chant glorieux
retentit partout dans les chaumières et ça finit par lasser.
Attention, prends garde Pellingant
car maintenant tu dois affronter les sorcières !
Le chevalier errant tant plan* ne sait pas grand-chose sur ces créatures
sinon qu'elles prennent deux aspects : jeunes, jolies, parfumées et méchantes
ou vieilles, moches, édentées et méchantes.
* plan : Plan-plan
Qu'importe,
elles lancent toutes des sortilèges* aux preux qui quêtent dans leurs
parages.
* sortilèges : Les sortilèges,
ça va encore mais les sortilours, ça fait trop mal !
Quand aux sorties de camions, n'en parlons pas, ça vaut mieux !
* sortilours : En langue
doque ancienne et donc proche du néant.
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Pellingant était un fervent
partisan de l'amour
courtois mais il poussait les scrupules fort loin dans les
prés, il préférait plus que tout être le champion d'une dame imaginaire,
la fameuse dame de ses pensées.
En fait cela l'arrangeait car il pouvait ainsi mieux se concentrer
sur les épreuves futures.
Il finit par rencontrer
enfin une sorcière à son goût qui le transforma aussitôt en blaireau
grâce à un philtre à bulles de sa fabrication.
Pellingant va boire le
philtre, il est presque éperdu.
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Le fameux philtre...
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Il ne s'était pas assez
méfié car il pensait, et continue de penser dix siècles plus tard,
que les femmes ne lui veulent que du bien.
Le néo-mustélidé reste
philosophe sinon optimiste, en effet l'enchantement prendra fin
le jour où une princesse charmante viendrait l'embrasser sur sa
bouche terreuse, il suffisait d'être patient.
Mais pourrait-elle jamais
se glisser dans son étroit terrier ?
Et que feront les autres
blaireaux voisins ?
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... Et
ses terribles bulles.
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Pour l'instant,
la quête est finie.
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