LE HEROS

 

Les ancêtres - La tournante révolutionnaire

 

 

 

Les deux cousins au tribunal révolutionnaire.

 

La révolution fût un vrai drame pour la famille qui se scinda en deux camps opposés.
D’un côté, un poète légitimiste, intimiste et raffiné, Paul de Jonage, dernier (et pour cause) du nom ; de l’autre, ses cousins, patriotes altruistes et farouches coupeurs de têtes.
La lutte était inégale et le poète élégiaque partit rejoindre les muses sa tête sous le bras.
Ses deux cousins allaient connaître un sort identique quelques semaines plus tard emportés par leur logique paranoïaque et leur soif de pureté républicaine.

 

Paul de Jonage* avant et après des collations (pardon, décollation).

* Paul de Jonage : Le faiseur de rimes avait un fils caché comme la lune et qui lui survivrait longtems : Paul Isson de Lyon.


 

Ce Paul Isson de Lyon allait se couvrir de gloire de la tête aux pieds sous les ordres du nabot Léon de Lyon.
Comme le fameux lacertilien, Paul avait cette curieuse (et admirable) capacité à changer d'opinions et d'idées instantanément, précieuse adaptation en ces temps mouvants.

 


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  Paul Isson en capitaine, en colonel et en général.  
 



Il ne sera jamais montagnard car il a le vertige, ce caméléon est un animal politique !

Groupe de sans-culottes, c'était donc vrai.

Mais à un sans-culotte, il préfèrera toujours une sans-culotte !

 

Il sera terroriste car tuer les autres restant toujours le moyen le plus sûr pour qu'ils ne vous tuent pas. "
Pourtant couper des têtes, disait-il, ça m'embête ; c'est un truc idiot, ça salit mon billot* !"
Il sauvera la sienne de justesse grâce à un subterfuge*.

* billot : quoiqu'on en pense, le billot n'est pas plus bio que la guillotine électrique.

* subterfuge : ce n'est pas une médecine, c'est une ruse.

Ici Paul Isson plante une fausse tête coupée devant sa maison, les badauds applaudissent ce brave patriote qui se guillotine lui-même.

 

 

 

Au milieu des incroyables royalistes et des girouettes effrayées, entre les merveilleuses Fructidore et Messidore, ses muses du directoire, il prépare un coup d'état avec le nabot Léon et toute la famille corse ; l'affaire réussit malgré que le père eût bu ce 18 brumaire brumeux.
Et non sans que les grognards (mais bizarrement, pas les grognasses) s'inquiétassent de la nervosité du petit caporal qui se pinçait le bedon en marmonnant :
" Faites donner la garde et Michard*! "
" Il est pas un peu camé Léon ? " s'inquiétait Paul.

* Michard : Le spécialiste des coups fourrés, sans doute un agent du S.A.N.D.E.C.

Le tribunal révolutionnaire est complètement débordé :
" Qu'on leur coupe tous la tête ! "

 

Il a fait les bons choix, il suivra le futur empereur et les armées ex-révolutionnaires de la salle Wagram (où il se fit tirer l'oreille) jusqu'au pont d'Austerlitz en passant par la Lorraine et l'avenue d'Iéna avant de prendre sa retraite anticipée en Russie.
Ainsi à l'abri des trop brusques changements de régime, Paul se consacra à sa vraie passion ; l'invention.

 

Une fabuleuse invention : la décompression.

 

 
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