Cette troisième rêverie nous conduira jusqu'aux limites bornées de notre jardin secret.
Pour l'atteindre, il nous faudra tourner en rond longtemps dans le jardin extraordinaire et sa fameuse clarté lunaire.

Nous poursuivons dans cet espace clos de hauts murs une éternelle convalescence en croisant parfois d'autres patients* plus ou moins atteints plus ou moins guéris.

* patients : C'est bien le mot qui convient.
Poussons le portail afin que retentisse encore une fois la petite clochette, signe d'ouverture.

" Stranger in the park ... " chantonne le plastichien de prairie.

Une fois dedans le dehors, une évidence s'impose, ce n'est pas un jardin " à la française* ".
Et à quand dehors le dedans ?

Ordre ou désordre

* " à la française " : C'est à dire avec allées droites, buissons taillés, pelouse tondue et compost invisible.
Peldugland garde la mémoire naturelle d'un documentaire brésilien où des indiens d'Amazonie se tordent de rire en regardant des photos des jardins de Versailles.
" Pourquoi faites vous ça ? "
Telle est leur question, elle est bien bonne.

Dessinator vient aussi travailler

La spécicifité, pardon, la spéficicité, merde, la plus incroyable qualité du jardin extraordinaire c'est, au contraire, de se transformer en permanence au gré de nos allées et venues ; alors suivons nous discrètement. légende :
Frèle massif

ALLEES ET VENUS

Les allées parcourent le parc en tout sens, dans ce non-lieu elles mènent très logiquement nulle part sinon à de petits bosquets épars où d'énigmatiques statues féminines s'ébattent.
Elles sont toutes nues même en hiver, ce qui fait peine perdue.

Ce sont des nymphes, elles font semblant d'être de marbre mais si vous leur pincez les fesses, alors la nymphe fait " ah ", pire, elle se dégonfle comme un ballon avec un petit " pschjttt "

Vénus, Diane, capucine et leurs copines en prennent à leur aise dans leur écrin de verdure. Comme ça rigole, chuchote et pouffe dés qu'on a le dos tourné, faîtes volte-face, elles s'immobilisent immédiatement en prenant une pose gracieuse. Elles sont très fortes à ce petit jeu ; et à bien d'autres dont nous n'avons même pas idée, juste un léger écho scintillant provenant des fourrés les soirs de mélancolie vague.

VICES PRIVES ET BANCS PUBLICS