LE HEROS

LES NOUVELLES MISSIONS IMAGINAIRES

 
 

 

 

PELDUMAN AU MEXIQUE

Si tu ne vas pas à la mission,
la mission viendra à toi.

 

 

Tiens enfin une lettre qui ne ressemble pas une facture !
 
Directement du Mexique, quel joli timbre.
     
C'est d'El Chichon', l'enveloppe contient une petite cassette vidéo, visionnons donc !
 
Cher Pelduman, je te parle de dessous un cactus, qué calor.

 

Nous avons de gros problèmes avec un certain White Zombie qui cherche à provoquer une nouvelle révolucion'.
 
Il vole les pauvres :
" Je n'avais rien, il m'a tout pris ! "
     
Et redistribue aux riches ...
 
.. Qui ne savent déjà plus où ranger leurs pesos !
" Caramba c'est plein ! "

 

Tout le monde est donc mécontent, c'est une mission pour un Pelduman moustachu.
 
Pour tout ces hispanisants je serais Sombre Eros.
     
On le reconnaît dans l'avion :
" Eh senor, el sombrero per favor !!! "
 
Mexico, Mexiiiico, kof,kof, atchoum !

 

A l'aéroport c'est la surprise, sombre Eros est attendu.
 
El Chichon' a même fait venir les mariachis, touchante attention musicale.
     
" Viva Pelduman ! " hurlent les senoritas en secouant leurs petites castagnettas.
 
On traverse (lentement) la ville à cheval.
" E viva Zavata ! " répond par politesse Pelduman à la foule assemblée.

 

Pendant ce temps White Zombie fait ses valises blanches.
 
Car il a trop peur de Pelduman dont il connaît la réputacion', de Lyon'.
     
Et on n'entendit plus jamais parler de celui qui prétendait être le fils prodigue de Zorro, le redresseur des redresseurs de tort.
 
La mission' est donc finie, Pelduman (ex Sombre Eros) fait du tourisme pour son instrucion' " Tourista, tourista ... " sifflote le héros vainqueur en saluant la populacion'.

 

Au bout de quelques jours de promenade Pelduman étouffait complètement.
 
" C'est la pollucion'; " diagnostica aisément el doctor et il conseilla un séjour à la campagne.
     
" Vamos ! " El Chichon' emmène Pelduman en pays bomèque prendre un peu d'air en haut des pyramides.
 
Avant la grimpette il leur prépare une omelette aux champignons bien baveux.

 

Les deux amis sont assis au sommet de l'abrupte pyramide dite de la " chauve-souris ".
 
Il fait frais, El Chichon' a mystérieusement disparu comme d'habitude, Pelduman entend des milliers d'animaux dont il comprend le langage.
     
Des lueurs vacillantes sur les marches du temple attirent sa tremblotante attention.
 
" Une procession secrète bomèque, quelle chance, ah que je vais faire une photo ! "
Avec le flash évidemment.

 

Alertés par l'éclair électronique deux guerriers musclés s'emparent de Pelduman ...
 
Et le traînent vers le chac-mol le plus proche pour le sacrifier à quelqu'un à qui cela fera plaisir, paraît-il.
     
" Quel nom ? " demande le sacrificateur en aiguisant son silex," Qui dois-je annoncer ? "
 
"Peldugland ... Je ne suis qu'un minuscule serpent à lunettes ! "
répond le héros démasqué et allongé sur la pierre encore chaude.

 

Ces quelques mots plongent heureusement les néo-bomèques dans la stupeur, ils palabrent interminablement à son sujet en difficultés.
 
Le grand prêtre finit par expliquer qu'il est celui dont ils attendaient la venue : le serpent à lunettes (et à plumes de pélican) qui pèle-du-gland.
     
C'est ce que Pelduman croit avoir compris, il serait un élu ou une sorte d'envoyé spécial. Il est illico plébiscité " plus bomèque de l'année du pélican frisé " et on se prosterne gravement.
 
Depuis il a la belle vie, le peuple bomèque étant plutôt gai ; à noter qu'une part importante (environ 50%) des bomèques sont des femmes.
Une information précieuse pour les ethnologues du futur.

 

Le nouveau prince des bomèques décida qu'il était urgent de ne rien changer.
A part les chapeaux.
 
Et les peldunettes de plumes :
" Eh t'as vu mon truc en plumes ? "
" Oui, t'as vraiment l'air d'un con ! "
     
Il fit cependant construire une nouvelle pyramide qui suscita l'hilarité générale, il n'était pas un bâtisseur, tant pis.
 
Par contre son éjaculateur inspirait le respect, la crainte et naturellement la jalousie.
Tous les bomèques essayaient maintenant d'imiter le " serpent à lunettes ".
Peu y parvinrent.

 

Cependant le calendrier de pierre bomèque déroulait son rythme minéral et implacable.
A propos, très bien ces nouvelles glyphes !
 
Le jour fatal de la cérémonie où le nouveau prince bomèque devait peler publiquement du gland approchait.
     
Pelduman était terrorisé, cette fois ce n'était plus de la rigolade ! Seule sa vive intelligence (Hum, hum !) pourrait le sauver du martyr programmé.
 
Une idée traversa soudain le chapeau du " serpent à lunettes " : comme il était le prince il n'avait qu'à faire ce qui l'arrangeait ; c'est à dire changer la coutume.

 

Ce qu'il fit rapidement : dorénavant c'étaient les autres qui devaient peler mensuellement dans des " peloirs " souterrains spécialement aménagés.
Ceci étant dit (et donc fait), Pelduman pût reprendre sa somnolence tropicale ...
 
... encore interrompue par l'arrivée d'un certain monsieur Cortés, représentant de commerce non équitable.
Que Pelduman renvoya prudemment avant de refermer les paupières et qu'on le réveille à nouveau.
     
C'était El Chichon' de retour après être allé acheter deux cocas ; du haut de la pyramide bomèque ils contemplèrent alors cinquante siècles en faisant quelques rots.
 
Puis ils redescendirent en planant comme les innombrables chauve-souris.
Tout au radar.


Epilogue

 

En attendant son rapatriement sanitaire, l'ex- " Serpent à Plumes " se repose dans une vraie mission du 17ème siècle.
Il en profite pour écrire " Les mémoires d'un Sombre Eros " tout en contemplant son gland toujours intact qui lui fait de l'ombre parfois.

Seul souvenir de son éphémère royauté, une petite tête bomèque de jade qui ressemble étrangement à Denyon Delion, surtout de profil.
Denyon Delion serait donc un ex-bomèque ; ce qui paraît impossible.
Il nous faut consulter (à la romaine) le vol des corbeaux.

 

 
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