LE HEROS

LES NOUVELLES MISSIONS IMAGINAIRES

 
 

 

 

PELDUMAN CONTRE LA PAVEINTAVURE ?

Ou comment bien restaurer une toile de Jute.

 

 

C'est une mission vraiment délicate qui est confiée à Pelduman, il doit enquéter sur Peldugland mais sans jamais se trahir bien sûr.

Depuis sa dernière exposition de paveintavure à la Fondation Gellipane, Peldugland est accusé* de tous les mots écrits sur les images.

* accusé : D'habitude il est accusé de réception, ça change un peu.

Tout le monde le prend pour un cinglé ce qui ne dérange pas le plastichien qui a d'autres cordes à fouetter.
Le problème et qu'il semble avoir maintenant des imitateurs dans le musée même.
Les autres artistes s'en plaignent et pour une fois ce n'est pas sans raisons.
La paveintavure devenant envahissante, son inventeur se défend vigoureusement devant une peinture* décemment (pardon, récemment) recouverte et donc sauvée de justesse :

" De ces mots je ne suis pas l'auteur détesté
Ce mauvais javanais n'a pas la qualité
De mes paveintavures, il manque le savoir
Qui permet de tracer ces savants signes noirs
"

Bien dit mais personne n'est convaincu.

La peinture en question est une huile faite pae le Sieur Jacquard (qui a ensuite préféré faire des pulls).
Le titre " Sur la route de Bourg-en-Bresse " rappelle au plastichien un petit moment rimbaldien, "illumination " (pas de Lyon) qu'il eut sur ce trajet.
Pas question pour lui d'en profaner le souvenir.

D'autant (moins ou plus) que des cris de colère et d'effroi nous parviennent d'une salle voisine, celle des moyens* maîtres lyonnais de la vénérable collection du docteur Flachait-Souvand*.

 

* moyens : A Lyon on a beaucoup de moyens.
* Flachait-Souvand : Intense collectionneur bon comme le pain, sa maison était donc pleine de croûtes.

Toutes les toiles sont paveintavuravées de haut en bas méthodiquement.

Les héritiers sont au plus mal.
Peldugland est dans de sales draps, la terrible N.B.A continue d'exciter et de chauffer les esprits, ravie de cette occasion (du Lyon ?) de se débarrasser du plastichien.
On parle sérieusement de lui couper les mains s'il continue.
Mais il reste innocent, Pelduman en est persuadé car il se connaît bien, c'est encore à lui de faire toute la lumière,
pffou !
Le détective se mèle alors aux visiteurs mais il est rapidement repéré.
Il comprend qu'il doit se transformer en paveintavure pour devenir invisible.

- Nul n'est plus qualifié que Peldugland pour procéder au camouflage.


- L'opération étant compliquée le plastichien ne peint que le devant, le derrière restant caché par la paveintavure.
Si le support ne bouge pas de la surface,
- " Quel problème théorique intéressant ... "..
Ainsi Pelduman devient indétectable, à part les pieds qu'il devra tremper dans un seau de peinture blanche.
- C'est parfait : couleur de cimaise, mais il faut bien se rappeler laquelle car dans ce monde carré il fera tache partout, sauf ici.

Très bien placé d'ailleurs juste en face des " Nymphes de Lépidopthère* ", une toile de Jute qui vient de retrouver sa vraie place après un audacieux prêt.

* Lépidopthère : Charmante petite île entre Cythère et Deléthère.
L'été on y voit des nymphes en veux tu en voilà.

Un visiteur trop blond recouvert d'un grand imperméable s'approche et se colle au précieux tableau.

Sortant rapidement un récipient rempli de peinture noire, le platiné y plonge son pinceau et commence à tracer de grandes lettres sur la surface déjà bien huilée.
 

Il entrouve son imper, les nymphes fessues baissent les yeux, Pelduman est aux aguets (il ferait mieux d'être là, soit dit entre parenthèses).

 

Les nymphes crient au secours devant l'outrage en cours.
Ce qui semble encore encourager l'écrivant en pleine crise mystique.

Pelduman en sait assez, il se détache du mur (c'est une image) et saisit l'individu traceur par les cheveux.

Ainsi que le rigide imperméable dont le faux-blond s'était extrait avant de filer nu comme un ver, à part ses curieuses sandales en plastique bleu.
 

Une violence inhabituelle chez lui et qui ne lui porte pas bonheur car la perruque bouclée reste entre ses mains moites.

 

Le tout en hurlant :
" La paveintavure je suis contre, tout contre ! "
On apprit plus tard que le pauvre garçon sortait (régulièrement) de l'hôpital psychiatrique, il y jouait de la harpe et était devenu fan de Peldugland après avoir trop regardé son site officiel.
La mauvaise réputation du plastichien était donc sauve ; mieux, cette aventure l'avait plongé dans d' étranges et merveilleuses rêveries, il imaginait ces kilomètres carrés de toiles peintes, des étages entiers d'images vieillissantes qu'il pourrait transformer en paveintavures toutes neuves ...
Mais dans un premier temps, il lui fallait s'occuper des " Nymphes de Lépidopthère " qui s'impatientaient en se faisant d'interminables tresses :
" Alors c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? "

Peldugland se précipite.
" Et voilà le travail ! " jubile le plastchien son long pinceau encore dégoulinant à la main.
" Déjà ? " protestent les déesses barbouillées.
" C'est ce qu'on appelle une restauration rapide ... "
" Pose toujours tu m'intéresses ! "
Ah les goûts en les couleurs ...

Pelduman rassuré avait depuis longtemps disparu
dans l'ombre de son créateur.

Prêt à l'emploi.

 

 
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