FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" PLACE AUX JEUNES "
ARTISTES : 9 / 12 ANS
GENRE : frais
EXPOSITION n° 33
.

 

 

Faisons de la place aux jeunes avant qu'ils ne la prennent toute.
C'est aussi sage que prudent en cas de brusque révolution culturelle.
 

 

L'obsession jeuniste et à son comble, elle atteint des sommets éternellement blancs, recouverts depuis des siècles par les neiges éternelles du conformisme le plus béat.
" M'sieur, m'sieur, on a pas tout compris ! "
Laissons ces immatures et reprenons : en quète obsessionnelle de jeunes talents et de futurs e-popothétiques " génies ", la Fondation Gellipane écume mantenant les écoles primaires ; l'accès aux maternelles lui restant (pour l'instant) interdit.
Une présélection nous fournit une vingtaine d'enfants que leurs géniteurs, tout émoustillés à l'idée d'avoir engendré un être exeptionnellement doué, nous confièrent le temps nécessaire à l'exécution des chefs d'oeuvres programmés.

Comme d'habitude, rien n'était prévu et il n'était pas question de dépenser du bon argent pour cette hasardeuse expérience ; d'ailleurs comme le disait notre comptable effaré :
" La gestion plus qu'approximative des finances de la Fondation confine au somnambulisme !"

Alors on improvisa, on dénicha (nous aurions préféré dénichons) dans les réserves un ensemble d'estampes et de gravures qu'une veuve d'artiste inconnu (et qui le restera, c'est maintenant certain) avait offert pour notre collection, un coup de badigeon et voilà de parfaits supports pour nos artistes en herbe.

" Place aux jeunes !" conclut le directeur devant les regards épouvantés de la conservatrice.
Rapidement les vieilleries disparurent sous les assauts colorés de la gent pré-pubère.


L'heure de la récréation approchait et les petits diables barbouillés et impatients présentèrent vite leurs réalisations du jour avant d'aller jouer sur le parking.

 

 

C'était plutôt réussi et cela l'aurait été sans doute aussi avec d'autres enfants ; on pourrait parier sans beaucoup de risques de se tromper, que d'ici deux ou trois ans, les mêmes bambins resteraient, tristes et angoissée devant leurs feuilles blanches.

Le " génie*" c'est une classe d'âge, après il faut travailler.

 

* génie : sans bouillir, on ne l'atteint pas ; alors pourquoi ne pas exposer que des enfants ?
Parce qu'ils ont bien mieux à faire et que la " reconnaissance " n'est pas leur problème.

 

 

 

Le soleil brille fort, il est temps de repartir :
" Au revoir les enfants ! " et bonne chance.

 

  
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