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La Fondation Gellipane a bien
failli connaître le premier incident grave de son histoire pourtant mouvementée
à l'occasion de la venue (tant attendue) dans ses murs du célèbrissime
Mégallo, artiste transalpin, créateur d'évènements et de cravates à l'occasion.
Les " caissons* " qu'il installe
partout autour de la planète ont fait de lui " un acteur incontournable
pour la problématique de l'art abscontemporain " (dixit lui-même car on
n'est jamais si bien servi que par Mégallo ).
* caissons : pourquoi
pas des igloos ?
Parce que Mario Nintènedo l'a déjà fait ;
ces italiens vraiment, tous des artistes !
L'installation
personnalisée
L'installation est sobre,
l'espace est seulement tapissé de haut en bas de portraits de l'artiste
qui se reflètent dans le marbre du caisson central d'où le créateur
sortira tout à l'heure, quand tout le monde sera arrivé.
C'était le scénario prévu mais malgré la foule présente et les petits
coups discrets (signaux convenus par avance) donnés sur le caisson,
l'artiste ne sortait toujours pas.
Finalement on s'inquiéta, on appela les pompiers et une ambulance
et c'est avec beaucoup de difficultés qu'on pût extraire de son
sarcophage improvisé, le napolitain transi et suffocant.
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L'étouffante performance.
Le public ravi, croyant
à une performance, applaudissait à tout rompre et Mégallo eût encore
la force (et le réflexe) de saluer ses admirateurs avant de s'évanouir
pour de bon.
Après tout, du moment qu'on parlait de lui...
Après
une telle exhibition, on voit les choses autrement ; les visitrices
sont sous le choc et l'admiration se lit dans leurs regards humides.
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LE SABOTAGE
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" Pfff, on l'a échappé
belle, souffla le directeur, Surtout qu'on est pas assuré !
"
" Il a vraiment failli étouffer, pourtant hier au soir tout fontionnait
normalement ... bizarre, bizarre, consultons nos vaillantes caméras
de surveillance ! "
Hélas, le système en
question avait été monté en dépit du bon sens et les indiscrets
objectifs n'enregistraient que d'insignifiants et incompréhensibles
plans.
" Quel bordel !
" constata le chef devant cet amoncellement d'emballage, de débris
de chantier et d'oeuvres de la précieuse collection abandonnées
un peu partout.
Par chance, une caméra était en bonne place, et fonctionnait malgré
un léger flou.
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Enfin on voyait quelque
chose :
" Ah, on dirait notre artiste, avec Miss Clitorini, il a l'air
d'aller beaucoup mieux ... " constata perfidement Guy Molet.
" Quelle salope !
Rembobinons, rembobinons. " ordonna le chef devenu blème.
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Les lumières
sont maintenant éteintes, plus rien ne bouge quand soudain, dans
la faible lueur des éclairages de sécurité, s'avance une étrange
silhouette.
" On dirait un cuisinier. " risque un naïf.
Les habitués
eux ne disent rien, ils ont tous reconnu Peldugland.
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L'ombre s'approche du
caisson, l'ouvre puis s'agenouille pour en frotter* les charnières
bronzées.
* frotter : Il s'agissait
d'une colle à retardement, on ne l'a su qu'après une bonne analyse.
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Le saboteur se redresse,
fait un geste obscène en direction du caisson avant de disparaître.
Cet tentative d'assassinat
n'était pas seulement pure méchanceté de la part du plastichien,
ce Mégallo lui a " piqué " l'idée
du caisson, il doit normalement mourir.
Et il devrait se méfier car, entre nous soit dit (et entre artistes),
tous les mauvais coups sont permis.
Fin du film.
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