FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" MOI JE "
ARTISTE : MEGALLO
GENRE : gonflette
EXPOSITION n° 34

.

 

 

 

La Fondation Gellipane a bien failli connaître le premier incident grave de son histoire pourtant mouvementée à l'occasion de la venue (tant attendue) dans ses murs du célèbrissime Mégallo, artiste transalpin, créateur d'évènements et de cravates à l'occasion.

Les " caissons* " qu'il installe partout autour de la planète ont fait de lui " un acteur incontournable pour la problématique de l'art abscontemporain " (dixit lui-même car on n'est jamais si bien servi que par Mégallo ).

* caissons : pourquoi pas des igloos ?
Parce que Mario Nintènedo l'a déjà fait ;
ces italiens vraiment, tous des artistes !

 

L'installation personnalisée

 

L'installation est sobre, l'espace est seulement tapissé de haut en bas de portraits de l'artiste qui se reflètent dans le marbre du caisson central d'où le créateur sortira tout à l'heure, quand tout le monde sera arrivé.
C'était le scénario prévu mais malgré la foule présente et les petits coups discrets (signaux convenus par avance) donnés sur le caisson, l'artiste ne sortait toujours pas.
Finalement on s'inquiéta, on appela les pompiers et une ambulance et c'est avec beaucoup de difficultés qu'on pût extraire de son sarcophage improvisé, le napolitain transi et suffocant.

L'étouffante performance.

 

Le public ravi, croyant à une performance, applaudissait à tout rompre et Mégallo eût encore la force (et le réflexe) de saluer ses admirateurs avant de s'évanouir pour de bon.
Après tout, du moment qu'on parlait de lui...

 

Après une telle exhibition, on voit les choses autrement ; les visitrices sont sous le choc et l'admiration se lit dans leurs regards humides.

 

LE SABOTAGE

 

" Pfff, on l'a échappé belle, souffla le directeur, Surtout qu'on est pas assuré ! "
" Il a vraiment failli étouffer, pourtant hier au soir tout fontionnait normalement ... bizarre, bizarre, consultons nos vaillantes caméras de surveillance ! "

Hélas, le système en question avait été monté en dépit du bon sens et les indiscrets objectifs n'enregistraient que d'insignifiants et incompréhensibles plans.

" Quel bordel ! " constata le chef devant cet amoncellement d'emballage, de débris de chantier et d'oeuvres de la précieuse collection abandonnées un peu partout.
Par chance, une caméra était en bonne place, et fonctionnait malgré un léger flou.

 

Enfin on voyait quelque chose :
" Ah, on dirait notre artiste, avec Miss Clitorini, il a l'air d'aller beaucoup mieux ... " constata perfidement Guy Molet.

" Quelle salope ! Rembobinons, rembobinons. " ordonna le chef devenu blème.

 

 

 

Les lumières sont maintenant éteintes, plus rien ne bouge quand soudain, dans la faible lueur des éclairages de sécurité, s'avance une étrange silhouette.
" On dirait un cuisinier. " risque un naïf.

Les habitués eux ne disent rien, ils ont tous reconnu Peldugland.

 

L'ombre s'approche du caisson, l'ouvre puis s'agenouille pour en frotter* les charnières bronzées.

 

* frotter : Il s'agissait d'une colle à retardement, on ne l'a su qu'après une bonne analyse.

 

 

 

Le saboteur se redresse, fait un geste obscène en direction du caisson avant de disparaître.

Cet tentative d'assassinat n'était pas seulement pure méchanceté de la part du plastichien, ce Mégallo lui a " piqué " l'idée du caisson, il doit normalement mourir.
Et il devrait se méfier car, entre nous soit dit (et entre artistes), tous les mauvais coups sont permis.

Fin du film.

 
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