FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" ET LA LUMIERE SUE "
ARTISTE : L'ABBE TIZE
GENRE : maudit
EXPOSITION n° 35

.

 

 

 

Décidément il s'en passe de belles à la Fondation Gellipane en ce moment, après avoir frôlé la catastrophe lors du vernissage de Piétro Mégallo, la direction se trouve aux prises avec un problème enscore plus incroyable : la fondation serait hantée !

On a peine à le croire mais les faits sont là (et quand les fesses ont cette forme, on ne peut les ignorer).

Tout a commencé lors de l'accrochage des peintures lumineuses de l'abbé Tize, un plasticien catholique renommé de tendance Vatican des labres*.

* labres : autre nom pour la vieille.

L"exposition accrochée,

les visiteurs sont là ;
tout est normal.

 

Quand l'équipe technique quitta les lieux après ses seize heures de travail déréglementaires, tout était en ordre mais quelle ne fût la stupéfaction des ouvriers le lendemain matin, les toiles solidement fixées au cimaises la veille, étaient de nouveau à terre.

 

L'exposition sinistrée ou le décrochage mystère ;au milieu, l'abbé Tize est désespéré.

 

Atterré, le directeur fit tout recommencer mais le phénomène se reproduit la nuit suivante, en même temps qu'on observait des variations évidentes de la luminosité des oeuvres. On prévint discrètement l'évêché qui envoya une équipe d'exorcistes diplômés qui fit une religieuse expertise des toiles et prononça les rituelles formules, rien n'y fit.

 

Les exorcistes convoqués, l'abbé Chamel et les Révérends-Pères Defesse et Dessain.

La date fatidique de l'inauguration approchant, on se décida à appeler les gendarmes pour mener l'enquête ; l'adjudant Tifrice nous assura :
" qu'il ferait rapidement toute la lumière sur cette ténébreuse affaire !"

Peut-être, mais en attendant les peintures de l'abbé Tize recommencent toutes les nuits leurs surnaturelles migrations.

Le jour du vernissage, tout était de nouveau par terre ; on fit comme si tout était normal et les visiteurs défilèrent en ordre serré devant les clous et les murs vides sans poser de questions, c'est bien le principal.

 

TOUTE LA LUMIERE ...

On osait prévenir (même anonymement) la police pour ne pas avoir l'air trop ridicule.
Le mystère restait entièrement opaque et plus personne n'osait approcher la Fondation.
La lumière revint et du côté où on l'attendait le moins, comme c'est souvent le cas.
De Paul, notre silencieux gardien que ces histoires de peintures enchantées agàçait vu qu'il ne cessait de se faire engueuler.
Il alla jeter un coup d'oeil derrière les cimaises.

Pour voir l'envers du décor.


Ce qu'il découvrit (hormis les kilos de poussière, les mégots et quelques préservatifs abandonnés) l'étonna beaucoup.
Le long des murs extérieurs de la salle d'exposition, une rangée de puissants aimants montés sur une tige télescopique vibraient à l'unisson.
" En voila une installation ! " s'étonna Paul (qui en avait pourtant vu d'autres).
Les peintures en fer du pauvre abbé montaient et redescendaient au rythme des aimants, rien de surnaturel là dedans.


Le mystère des peintures mouvantes était éclairci : il s'agissait soit d'un sabotage anticlérical, soit d'une escroquerie esthétique.
Un précieux indice, des traces de caca partout, fit attribuer le méfait à Denion de Lyon qui aime tant à se moquer de la religion.
On coupa le courant au système parasite et les lumineuses peintures retrouvèrent leur immobilité.
" Vous avez fait toute la lumière ... " remerciait vivement l'abbé Tize en bénissant l'agent du patrimoine.
" N'exagérons pas, rougit ce dernier, je ne suis pas le créateur ! "

Trop déçu par le monde de l'art (dont il ne soupçonnait pas la cruauté),
l'abbé Tize a pris le maquis chrétien errant comme un cénobite ou pire.

 

 

 
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