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Avec ses angoisses et ses questions
sans réponses, l'artiste nous avait bien plombé la soirée et l'on s'emmerdait
ferme dans la Fondation à se demander qui on était et ce qu'on faisait
là.
Heureusement, monsieur Japet (le papa d'Atlasse) était viticulteur et
il était venu avec ce qu'il fallait pour une bonne dégustation du terroir.
Les bouchons sautèrent, en un quart d'heure tout le monde fût à peu près
paf et les langues se délièrent, surtout celle de Guy Molet.
Attention car ce soir, il semble inspiré :
" Ce peintre de cartes a reçu un nombre de prix et de médailles tellement
impressionnant pour récompenser son talent que son palmarès est impossible
à citer dans son intégralité, si, si, ne soyez pas si modeste, cher Atlasse
! "
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Le pauvre Atlasse ne
sait plus où se mettre, en cela, il est stable.
Guy continue son (tré)panégyrique
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" Deuxième prix Aquarelle à la première Région Aérienne de Metz
(1990)
Médaille d'argent au Salon de l'Art Libre de Vitry-le-François
(sifflements admiratifs)
Médaille de bronze et d'argent aux Salons Internationaux Arts-International
de Marseille et d'Aix en Provence en 1991, il manque l'or d'un poil
de pinceau ! (applaudissements bien nourris)
Médaille d'argent au neuvième Prix " Robert Vinart " de Metz (standing
ovation) et nous arrêterons là pour ne pas le gêner."
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C'est trop tard, Atlasse
est à genoux, semblant supporter toute la misère du monde, il peut
juste articuler faiblement :
" Et si on parlait de peinture ? "
"Justement, parlons-en
! " reprend de plus belle Guy Molet, il se tourne alors vers le
tableau le plus proche et s'exalte à nouveau :
" On reçoit à plein visage et à plein coeur une chatoyante explosion,
des myriades de particules colorées.
La joie paraît y remuer ses vagues aux multiples nuances.
Ne vous y fiez pas. (Ah bon !)
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Passage
d'évocations à basse altitude.
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Dans ces galaxies, mille
sentiments tracent leurs chemins ... La fête avec ses fanfares,
ses forains, ses éclatements solaires et ses serpentins, y côtoie
les litières obscures des jardins définitifs ... "
" Permettez ... ça ne veut rien dire, ce n'est pas que beau ! "
essaie de placer l'artiste.
" Transatlantique sans
doute ! " Guy molet est parti, rien ne peut plus l'arrêter :
" Champ floral où l'été pavoise avec des étendards somptueux.
Du jaune ! Du jaune ! Des rouges !
Des camaïeux de vert phosphorescent, puis ce paysage transcendental
où, peut-être, l'enfer approche les paradis ... "
Il suffit pour voir tout ça d'un peu d'imagination.
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Pour la énième
fois, les visiteurs repartent la tête pleine de couleurs.
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