|  | FIN DE LA 
        VISITE  
 Le groupe 
        reste attentif, ces visiteurs ont bien du mérite.    "Dernière salle et 
        c'est tant mieux car je vous sens fatigué, la collection proprement dite. 
        Commençons par les acquisitions récentes : une grosse boule de Poils, 
        la Fondation en voulait deux mais ses moyens n'y suffisaient pas... 
        "
 / interruption d'un visiteur : "On se voit dedans, c'est beau 
        !" /
 / c'est justement fait pour ça !
 A ses cotés ronds, deux visiteurs sceptiques changés en pierre.
     Plus loin, hum,hum, 
        passons ; on a pas encore eu le temps de bien ranger, excusez le désordre 
        ! "     " Deux pièces 
        prestigieuses maintenant, ce dessous de table de Bertrand Lévier " Bidet, 
        Bidet ! ", en collaboration avec Jacob de la Fonte et en hommage à son 
        chat enrhumé. Plus mystérieux encore, ce carreau de Fernand Raynaud (Lien) 15x15*, on 
        s'est battu pour l'avoir ! "
 / Mais il est cassé ? s'étonne un qui s'étonne /
 " C'est encore plus rare, et donc plus cher, comme le loir ! "
 / Quel monde étrange où une chose endommagée vaut plus qu'une neuve /
 Tout dépend de qui l'a cassée !
 
 10 000 euros 
        - 1 euro / Je vous l'avais 
        bien dit : il y a un truc ! /  * 15x15 : Ce 
        sont les proportions, pas les dimensions, un bon carreau peut faire jusqu'à 
        15 kilomètres de côté.  Plus loin, hum,hum, 
        passons ; on a pas encore eu le temps de bien ranger, pardonnez le désordre, 
        sniff, sniff, excusez-moi ! " Jean Culle se retourne vers la cimaise pour se faire ... Une inhalation 
        semble t'il.
 
 
        
          |  | Le commissaire priseur 
              continue alors son exposé :" Du courage, sniff ... c'est le sprint final, vous n'allez pas 
              flancher maintenant ... Sniff, si près de la sortie définitive.
 Reprenons, Jean Culle désigne une rangée objets-dards*, 
              un nu ri noir, un nu vite fait, une petite réserve de carreaux intacts 
              (au cas où reviendrait l'inspiration*), un gos cube, un petit cube, 
              c'est donc l'heure de Lapéri*-cube ! "
 Personne ne rit, ces gens n'ont donc aucune culture, c'est ce que 
              pense Jean Culle, courageusement il reprend son reniflement.
   * objets-dards : Par 
              exemple, ces bouchons de Lyon (vingtième siécle). |  " Sniff, où 
        en étrons (pardon, étions) nous ? Non, laissez, c'est le matériel des femmes de ménage !
 Tout la haut on aperçoit un bout de bois vert, une volée sans doute, plus 
        loin un carré noir solitaire, le fond doit être quelque part ...
 Des haricots géants, pure illusion rassurez-vous, un igloo fondu, une 
        sculpture en viande hachée, déjà assez avancée ; et trois tonnes de plomb 
        qui nous embarrassent un peu.
 Plus un raton-laveur empaillé aux yeux de verre dont on se demande ce 
        qu'il fait ici, si loin de Montréal."
  Sculpture 
        de tradition bouchère (seulement 5% de matière grise !).  
 * l'inspiration 
        : Sa Fantaisie passe tous les 36 du mois, il vaut mieux être présent. 
         * Lapéri-Cube 
        : Toujours en procès parce que Lapaire, y en a pas deux !  / C'est le tombeau 
        de Toutencarton !!! (Lien) 
        / A cet instant, l'orateur marche sur une chose emballée qui se dégonfle 
        avec un long sifflement, il se dégage maladroitement en s'appuyant à une 
        structure improvisée qui s'effondre dans un sinistre craquement en soulevant 
        la poussière accumulée depuis le début.
 Tel un château de cartes, les oeuvres empilées s'effondrent les unes sur 
        les autres, celles du dessus entraînant les inférieures qui glissent à 
        leur tour dans un processus avalanchesque classique.
 
 C'est le 
        chauve-qui-peut, gare au tsunamimi abscontemporain !  Jean Culle ne 
        s'est rendu compte de rien, la coulée artistique post-moderne s'approche 
        promptement et engloutit notre grand philosophe. 
 
        
          | Mais Jean Culle sait 
              esthétiquement nager, il ressurgit quelques mètres plus loin accroché 
              à ... A un truc orange qui flotte miraculeusement sur rien.
 Il n'est pas sorti d'affaires culturelles pour autant, il se fait 
              coincer par une accumulation ferreuse en cours de dislocation.
 Même 
              dans les plus grands périls,le philosophe continue de penser ;
 à ce qu'il pense.
 |  |  Jean Culle appelle 
        à l'aide, en luttant pour se dégager il s'enroule malencontreusement dans 
        une grande étoffe rayée de notre collègue Daniel Burin, c'est un moment 
        critique. Mais on attend toujours la critique.
 
 
        
          |  | " Il ne s'en sortira 
              pas tout seul, la toile fait 72 mètres de long ! "  Cette fois 
              il faut vraiment appeler les pompiers.  Quelques 
              minutes plus tard, trois rutilants camions rouges arrivent dans 
              le hurlement des sirènes." C'est toujours aussi beau ! " apprécie poétiquement Guy 
              Mollet.
   |   Les braves soldats 
        du feu follet dégagèrent rapidement l'enseveli de l'amas, point n'était 
        besoin d'un plastichien d'avalanche pour le retrouver, son majeur vengeur 
        restant toujours pointé vers le ciel.  
        
          | 
              Entouré de ses vaillants 
                sauveteurs, Jean Culle se remet lentement.
   Il dédicace 
                volontiers quelques calendriers. " C'est pour le petit dernier, il voudrait bien être artiste, 
                comme vous ! "
 " Mais moi je suis un clown, surtout pas un exemple, je vais 
                lui mettre un petit mot pour le décourager. "
 |  |   Jean Culle grifonne 
        ce rapide message : " Mon jeune ami, à votre place enviable (parce qu'indéterminée), je 
        réfléchirais avant de dire n'importe quoi.
 Artiste ce n'est pas un métier, ou une carrière (avec des échelons), c'est 
        un état, même pas second, un tiers-état, la cinquième roue du carrosse 
        sociétal, et vous voulez en être ?
 D'ailleus vouloir ne sert pas à grand chose, c'est comme pour la vaccination, 
        vous l'êtes, ou pas ! "
 
   Conclusion Comment une chose 
        pareille était-elle encore possible de nos jours, qui raccourcissent encore. 
        Etait-ce simplement la malédiction de Toutencarton ?
 
   
        
          | " C'est mon devoir 
              de réserve* ! " répond le philosohe libéré qui se remet de ses 
              émotions au bord du lac Déman avec la petite Molle Dulac, une ex-visiteuse 
              témoin émue de toute cette aventure. Jean 
              Culle sur la jetée. 
 Voilà, c'est 
              fini ; merci la Fondation Gellipane et surtout merci Jean Culle 
              ! Bien profond du coeur.
 * réserve 
              : C'est là d'où nous venons.  |  |  |  |