|  |     La caravane 
        explosée (pardon, exposée).  Ne nous y trompons pas, Caravane 
        n'est pas le nom d'un peintre ; Le Caravage, si. Mais il a passé, son temps.
 Il ne s'agit pas non plus d'un salon dédié aux loisirs même si l'intitulé 
        de l'exposition a déjà induit en erreur plusieurs couples d'aspirants 
        vacanciers en short, casquette et chemise à fleurs.
 Ils sont venus plein d'espoir pour acquérir une de ces remorques d'automobile 
        aménagées ; objet roulant, symbole de liberté, de plein air et d'intimité 
        estivale.
 
 
        
          | La Fondation 
            Gellipane organise cet été un évènement culturel sans précédent dans 
            une mignonne caravane installée en Ardèche sur un petit pré carré 
            ; elle sert aussi de résidence (comme on dit dans le milieu) à un 
            résident, toujours le même d'ailleurs : Gianverre. |  | Comme tous les autodidactes, 
              Gianverre est facilement effrayé.    On sait peu de choses 
              sur lui sinon que c'est un vrai sauvage à peu près inabordable, 
              la Fondation Gellipane envoya une délégation de parlementaires pour 
              essayer d'entrer en contact avec lui. |   
          Nous frappons à la porte de 
        la caravane, Gianverre reste invisible." Hohé, monsieur Gianverre, c'est la Fondation Gellipane, nous vous 
        apportons la gloire et la fortune, et tout ce qui va avec, sur un coussin 
        doré .. "
 
 Pas de réponse. 
         Nous n'en apprendrons guère 
        plus au village des chtroumpfs, ses plus proches voisins : " On le voit peu, il passe vite avec ses rouleaux de papier sous le 
        bras. "
 " Il peint souvent la nuit au clair de la lune ... "
 Nous décidâmes de tendre 
        un piège à cet animal.
 " Il a bien quelque 
        faiblessse, un vice caché, un petit péché mignon ? " questionne perfidement 
        Peldugland.
 Jeanplo, le chef des chtroumpfs au front haut réfléchit :
 " Euh, non, je vois pas ... Si, il aime bien les " oeufs cocotte " 
        à la vapeur. "
 On se procura de ces friandises encore chaudes.
 " C'est vrai que c'est bon ! " appréciait Guy Molet le nez dans 
        le gruyère.
  
 Où est donc 
        passée la cocotte ?  Notre dispositif " attrape-Gianverre 
        " était simple : un oeuf-cocotte appétissant était posé sur le ventre 
        d'une fille nue, et donc normalement abêtissante (pardon, appétissante) 
        elle aussi. Miss clitorini s'était enduite d'une colle (de peau donc) extra-forte, 
        on lui demanda juste de crier un peu pour attirer l'attention, et l'éventuelle 
        concupiscence du sujet.
 " Comme la chêvre de monsieur Seguin ? " interrogea notre chair 
        (pardon, chère) appât, incomplètement rassurée.
 " Oui, mais en moins fort ! " car nous étions juste à côté et Gianverre 
        ne s'activait que pendant la sieste.
 " Il ne fait donc rien comme tout le monde ? " s'irritait le directeur 
        qui détestait la campagne.
 " Que voulez-vous, c'est un artiste ... " répondirent les habitants 
        des sous-bois.
 Je ne sais pas par quelle ruse cet animal arriva à manger l'oeuf cocotte 
        (et ses inévitables fils) sans toucher la fille, c'est juste étonnant 
        !
 Miss Clitorini nous confirma un peu vexée :
 " Même pas une égratignure ! "
 Cet antisocial ne perd donc jamais son sang-froid.
 En attendant de scie, le résultat de son activité champêtre et forestière, 
        Gianverre le montre à la fin de la belle saison (snif !) en la déployant 
        comme il peut dans ce minuscule espace qui ressemble encore à un oeuf.
  
 Mais quel 
        oeuf !  Une fois tout 
        bien préparé, il s'assoie dehors, un verre à la main, en attendant les 
        visiteurs. C'est un moment agréable pour lui, son exposition est vite pleine à craquer, 
        on fait la queue pour y entrer, mieux il refuse temporairement du monde.
 Les visiteurs semblent pris de terribles crises d'éternuement à leur sortie 
        ...
 
 ... soit ils 
        ont trop rigolé ; soit c'est une réaction allergique.    
 Les visiteurs 
        du soir d'été.  C'est la joie du succès sans 
        les servitudes ; et cela dure longtemps car il a finalement beaucoup d'amis 
        dans ce petit pays qu'il aime beaucoup.Bravo Gianverre !
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