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LA
QUETE
Une " coustume " (ou
habitude) merdiévale fort répandue est celle de la quête.
Il s'agit d'aller par les chemins à la recherche d'exploits ou de
prouesses qui vous feront briller aux yeux de votre dame de coeur.
Mais qui quête ?
Les chevaliers car ils ont tout leur temps, noblesse oblige.
Pellingant partit donc à son tour et c'est le récit de ses hauts-faits
que nous allons vous conter maintenant.
Il lui fallut d'abord s'éloigner sans se retourner du manoir familial
où ses parents inquiets* le regardèrent partir posé sur Pinpon,
un robuste percheron beige.
* inquiets : Le monde
est si vaste et la vie si courte, surtout à cette époque.
Pellingant a le coeur
gros sous son armure neuve.
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Heureusement les épreuves commencèrent
de suite, une troupe de brigands voulait lui barrer le passage, il les
dispersa aisément en soufflant dessus l'attroupement hors-la-loi.
Les infortunés
bandits.
Plus loin, un couple de géants
se mit en travers de son chemin.
Il fendit le premier dans le
sens de la largeur et le second sur toute sa longueur.
" C'est castoche* ! " jubilait le quèteur néophyte.
* castoche : Vieux français,
intraduisible.
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Mais la suite
serait plus difficile, en attendant on lui offre un petit verre d'hydromel
qu'il refuse car un chevalier doit savoir résister à la tentation.
Dans ce cas précis, il n'a pas grand mérite car il déteste les boissons
trop sucrées qui lui font mal à la tête (surtout avec son haubebert
de marque).
Son nouveau gorgerin l'irrite aussi et lui donne des boutons :
" Décidemment, il n'y a que ma vieille cote de mailles qui m'aille
! " |
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Il reprend cependant
vite la route car il sait qu'un trio de redoutables magiciens l'attend
au prochain tournant, d'ailleurs les voilà.
Ils se nomment Edgar
Simort à la voix d'outre-tombe, Leroy-Merlain, l'enchanteur de charme
et Boudini, italien de service et roi de la disparition (de Lyon
?).
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Mais impossible
de savoir qui est qui car ils changent de place et d'aspect en permanence.
Les magiciens hilares
lui posent une devinette que ces prétentieux croient insoluble.
" Qu'est ce qui est vert et fait monter la pression pour Noël ? "
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Mais Pellingant
a beaucoup lu de grimoires comiques notamment " Bananon et Citrane
" et il connaît la réponse.
Les illusionistes le regardent passer, perplexes et dépités. |
Par la suite,
il devra affronter par ordre d'apparition :
des animaux fabuleux, de fumants dragons écailleux et quelques monstres
marins.
Les animaux fabuleux ne lui poseront pas de problèmes car il s'est toujours
bien entendu avec les bêtes.
A plumes ou
à poils.
Pellingant aime
le grand méchant loup (ici la fameuse " bèbète du Gégévaudandan)
autant que le placide frère baudet à qui il nanarre ses aventures.
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En ce qui
concerne les dragons fumants et cailleux, une seule tactique est possible,
il faut prendre son élan et bien viser l'oeil. |
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Les vilains
rassemblés l'encouragent :
" Vas-y Georges, nique le ! "
Vu du ciel,
l'incroyable combat.
On le prend pour un autre et
ça l'énerve beaucoup, il crie son impatience et la fière devise de ses
aïeux :
" Fourme* je suis, oncques ne sert ! "
" Spliff ! "
Le chevalier tape dans l'oeil
du dragon qui en devient aussitôt amoureux, quelle horreur !
* Fourme : Fourme c'est
son deuxième prénom, c'est un peu ridicule mais c'est comme ça.
Le dragon
pâmé ne bouge plus.
La
quête continue !
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