TA MOUILLE
numéro 4

CULTURE

L'agendada culturel de Guy Molet

   
 

Guy Molet ouvre pour nous son agendada culturel :
" Lundi, rien - mardi, pas grand chose - mercredi, dentiste - jeudi, raviolis* - vendredi, ah, super, c'est le jour dU vernissage de notre ami Hurine à la Fondation Gellipane, il y propose ces fameuses Analyses en deux dimensions, ce serait dommage de rater ça ! "

* raviolis : La nourriture préférée des intellectuels en culottes courtes, ils vous donnent courage, confiance et énergie au lit.

Certaines Analyses d'Hurine sont trop claires, on ne va pas le lui reprocher.

Guy Molet connait bien le chemin pour aller à la Fondation Gellipane dont il fut l'un des piliers et LE critique* attitré durant le boom de l'art abscontemporain.

* critique : Si vous y voyez un problème d'éthique, un soupçon de copinage ou un inconvénient quelconque, c'est trop tard.

Il y fréquenta les plus grands (Fernand Raynaud, Daniel Burin, Lamo Kate, Senzo Titollo, etc ... )) et aussi les plus petits, autant dire qu'il connaît tout le monde dans cette maison où il n'était pas venu depuis ... x-temps.

Retrouvailles culturelles.

Les locaux n'avaient pas beaucoup changé, on voyait toujours le ciel à travers le toit virtuel, Paul, l'ithyphallique gardien vint saluer le poète, Octave des Obres, son ex-collègue versa une nostalgique petite larme en évoquant certains croustillants souvenirs d'exposition.

Le round d'observation.

Le kir était toujours aussi mauvais et les visiteurs semblables à eux-mêmes, dans un coin de la salle, Hurine, en version artiste, discutait vivement avec Mordicus l'arrogant directeur dont les cheveux avaient blanchi et la taille épaissi.
Le sujet de leur conversation (là encore, rien n'avait changé) était une question de prix et de pourcentages respectifs :
" 50/50 " réclamait Hurine.
" Dans tes rêves ... " pensa Guy Molet mais comme tout ceci ne le concernait plus, il se désintéressa du débat financier pour regarder les oeuvres proposées.

La progression chromatique.

Les Analyses d'Hurine se présentaient comme une suite de monochromes jaunâtres du genre pisseux dont l'accrochage allait habilement des plus claires au plus foncées en mettant en valeur leurs délicates nuances.
" Ces Analyses sont de plus en plus fortes ! " commentait avec admiration un esthète pas de bois.
" Il devrait se faire soigner, celles-ci sont beaucoup trop concentrées. " s'inquiétait un médecin.
Un habitué constatait :
" Cet artiste boit beaucoup trop."

Les analyses trop longues ont moins de succès.

" On dit (et malheureusement on entend) toujours autant d'âneries ! " remarqua Guy qui ne regrettait pas son ancienne activité.
Puis il alla consoler le pauvre Hurine qui sanglotait devant la porte des toilettes.
Le monde de l'art est vraiment trop cruel.

 

 

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