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   Cependant à la question 
              (innocente et donc perverse) : " Pourquoi n'y a t'il pas de couples homosexuels représentés 
              ? " O.Solémillo se rembrunit brusquement et marmonna en dialecte 
              (pas l'air mitain mais preque) toute une série de qualificatifs 
              à l'évidence peu polis et bien calabrés (pardon, calibrés).
 | "Amour toujours" est 
              le titre accrocheur et accroche-coeurs de l'exposition du peintre 
              transalpin de la transarrière-garde O.Solèmillo. Mais pour s'aimer, il faut être deux* et c'est justement le sujet 
              de ses peintures :
 le couple.
 * deux : on peut aussi 
              s'aimer tout seul mais c'est plus long.  L'artiste a donc décidé 
              de faire le portrait de ses contemporains au moment de la cérémonie 
              nuptiale, là où tout est neuf, où tout est beau. Peintre du ravissement et du bonheur conjugal, c'est un bien joli 
              métier qui rend joyeux, et l'artiste souriait de toutes ses belles 
              dents pointues car il les taillait comme ses fins crayons, ajoutons 
              qu'il ne mâchonnait pas non plus le manche maculé de ses pinceaux 
              comme certains.
   
 Le 
              peintre féministe rouge de colère, il se prenait pour Casanova jusqu'à 
              l'arrivée des masques du carnaval.
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 Des images de 
        l'amour, toujours. Comme quoi on peut-être un artiste et ne pas avoir les idées larges, et 
        même ne pas avoir d'idées du tout.
 Malgré cette fausse note d'éclecticité ; crions tous ensemble en jetant 
        du riz et des pâtes fraîches :
 " Vive la mariée ! " et tous nos voeux de bonne heure (après, c'est 
        trop tard).
 Il nous reste cependant une inquiétude : le problème des  frottements 
        ?
 * deux : on peut aussi s'aimer 
        tout seul mais c'est plus long. " C'est la mort à Venise 
        cette année ! " râlent les habituels séraphins.  
         
         
          |  |  Parler d'amour assure 
              à Solémillo une clientèle féminine ardente," al dente " nous dit 
              le transalpin avec un sourire indéfinissable. C'est juste irrésistible car, passionnées par la chose, ses amatrices 
              lui réclament ni plus ni moins que le grand amour.
 Au moins en image, il les représente donc avec l'âme soeur de leur 
              choix, ou de leurs rêves.
 Et comme il y a tout le temps des changements, cela lui assure aussi 
              un gros travail de restauration.
 L'atelier et son dispositif 
              fantasmatique à trois balles, ou deux ronds noirs.  A noter (pour les historiens 
              de l'art) la présence de nombreux éjaculateurs 
              " renaissance " dans le ciel vénitien. A noter aussi (pour les mauvaises langues) la présence de Guy Mollet 
              venu en repérage pour la Fondation Gellipane, il se fait tout petit 
              devant ces poupées.
 Tel un célèbre pantin de bois, le nez d'O.Solémillo s'allonge au 
              gré de ses amoureux mensonges, son sexe aussi.
 |      Certaines luxurieuses clientes 
        lui demandent de peindre deux, voire trois partenaires à leurs côtés courbes 
        ; les plus désespérées posent avec leur nouveau robot multifonctions, 
        leur coach minceur ou leur difforme chien bariolé.
 
         
          | " 
            Qu'est-ce que c'est qué cé boldelle ! " proteste ce bon 
            catholique en ramant sous le pont des soupirs. |  |  
          | Car 
            il lui faut ramer interminablement, cela fait partie du service après-vente. Chanter ?
 Il n'en a plus la force, heureusement la lune se reflète dans l'eau 
            et c'est très romantique.
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          | Plouf ! Lagune, e péricoloso etc ...
 O.Solémillo est tout 
              mouillé et couvert de mazout. En brouillant la réflexion naturelle, les hydrocarbures gênent le 
              travail du peintre vénitien.
 |  Finalement l'artiste préfère se gondoler tout seul au Lido, ou dans le 
        lit d'O*.
 * O : Seulement son initiale 
        sinon elle fait tout un tas d'histoires.  " Amora, amora ! "Ce mou tarde a clouer cette pancarte sur sa tête (de gondole) afin d'être 
        bien vu des touristes fortunées et dolentes, toutes amollies par les fièvres.
 
        
          |  | " A l'antique ! " 
              explique t'il car chez lui tout est à l'antique : le S.P.A, ou plutôt 
              le S.P.A.S.M.E tiède (1), l'alcôve pierreuse avec son traversin 
              de travertin (2) et les toilettes qui datent même d'avant l'antiquité.  L'étreinte est à l'antique 
              aussi, mais avant il faut beaucoup ramer et chanter à en devenir 
              aphone : " Funny culi, funny cula, a, a, a, a, a ... "
 " Il ne sent pas un peu le maquereau cet O.Solémillo ? " 
              demanda Mordicus le directeur qui se méfiait des méditerranéens.
 |   " Ma qué, il faut bien 
        vivre ! " répond notre artiste si sexué. La peinture ne nourrit pas bien son homme, la femme si, parfois.
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